(Micro Critique Flash)
Ne trouvant pas la version de 1997, je me suis rabattu sur la version US. Il parait que c'est un remake quasi plan par plan de Haneke, donc on ne devrait quasiment rien perdre au change (et peut-être même Y gagner en empathie avec des acteurs que l'on connaît)
Y a du très bon et du plus discutable. Attention, ça va spoiler, n'allez pas plus loin si vous n'avez pas envie de perdre en effet de surprise, mais si vous avez entendu parler de ce film, vous devez sûrement en connaître les grandes lignes:
-J'ai trouvé excellente la première moitié,
notamment avec ce petit coucou nonchalant aux voisins que l'on croise en charmante compagnie dans leur jardin, puis qui viennent présenter le "fils de leur... heu... heu... patron". Un gamin de toute évidence fort bien éduqué mais par la suite quelque peu... Insistant...
-La menace froide, sans pitié est particulièrement réaliste, ça peut arriver à n'importe qui, n'importe quand. Surtout aux USA où les propriétés ne sont pas délimitées par des haies et les portes et les murs sont en carton pâte (Ouais, parce que j'attends de pied ferme un Mickael Myers devant la porte d'entrée de n'importe quelle maison française, il ne la défoncera pas à coup de pied et de poing, ça, c'est sûr... Et puis alors bonne chance pour passer tête baissée au travers d'un mur... Mais je m'égare)
-J'ai trouvé le reste un petit peu inégal, il y a quelques ventres mous, et notamment 2-3 plans séquences interminables...
(comme celui où Naomi Watts cherche un moyen de retirer ses liens quand les 2 gamins partent je ne sais où, ou encore quand Tim Roth sèche le téléphone de sa femme avec un sèche cheveux... J'imagine que c'était pour faire monter la tension, la sensation de "vite, dépêche-toi, ils arrivent!" chez le spectateur... Perso, ça n'a pas trop fonctionné sur moi, j'ai juste trouvé ça long)
-Et enfin, le WTF du film que tout le monde connait, le Deadpool style. WHY? Ma théorie était que c'était, comme pour le personnage de Marvel (Oui, je sais, le film DeadPool est sorti bien après le film original de 1997, je n'inverse pas les rôles), un moyen de montrer la folie des deux ados, ils parlent à un public imaginaire (dans un contrechamps, on voit ce personnage tourné en fait vers un mur), qui, le hasard fait bien les choses, n'est pas si imaginaire que ça. Ça aurait pu aussi être une critique de la jeunesse actuelle constamment en quête d'approbation et de (bad) buzz (on ne peut plus vraie en 2020, la nouvelle mode depuis quelques années étant de se filmer en train de commettre des actes ignobles, ça va du vol de camion de pompier en intervention au chaton dans un micro-ondes, et de diffuser ça sur tiktok & cie)... Mais non, arrivé à la fin, on nous sort un rewind qui balaie toutes ces théories pour ne garder (de toute évidence) que la plus simple: le réalisateur se sert de ce personnage pour s'adresser directement au spectateur, pour lui demander s'il a envie que l'on satisfasse ses désirs pervers et voyeuristes, s'il a envie qu'ils aillent jusqu'au bout. Et quand on commence à se rejouir de voir qu'il y a en ce bas monde une justice, Haneke nous fait un rembobinage de la VHS pour nous montrer que la réalité est toute autre, et bien plus cruelle... On nous parle ensuite au détour d'une discussion de dimension parallèle où réalité et fiction coexistent: le film que l'on est en train de regarder, en somme... Sauf que le personnage qui a enclenché le rewind et qui s'adressait à nous en facecam ne semble pas du tout croire à cette version... Pourquoi jongle-t-il entre ces 2 dimensions, du coup?
-Enfin, la fin, prévisible mais assez satisfaisante
(Pour peu que vous ayez compris que le coucou aux voisins de début de film n'était pas anodin... Personnellement, j'y ai directement pensé quand ils ont demandé à la voisine "la belle maison avec le ponton rouge?" en milieu de film, j'me suis dit "Oula, vous, vous êtes les prochains")
Bref, ma note oscille entre le 6 et le 7/10. Va pour le 7 parce que le début est tout de même vachement bien maîtrisé!