J'avais pas trop aimé ce film la première fois que je l'ai vu. Un peu comme dans Darjeeling Limited qui m'avait déçu la première fois et puis à mon second visionnage j'ai adoré, qualifiant le film de nettement plus mature. Pourquoi ce revirement. Je pense parce que je n'ai pas voulu me laisser surprendre. Je pensais bien connaître le réal, mais c'était certainement trop prétentieux de ma part. Une fois encore je reviens sur ma décision. Non pas que cette fois je trouve ce film plus réussi que ses précédents, mais qu'au moins, Funny People est réussi et est nettement plus ambitieux que tout c que Judd a essaé de faire jusqu'à présent. Si Malick a tenté d'aborder la vie, la mort, l'amour au travers d'un long film de trois heures très contemplatives mais aussi très poétiques et touchantes ; Judd, pour aborder ces mêmes thèmes (encore que l'amour se situe plus à un stade 'bro love') garde ses armes habituels : son humour, et sa façon d'aborder frontalement un sujet difficile. J'ai finalement été touché et tout ce qui m'avait paru agaçant la première fois, me paraît maintenant nécessaire et logique. Par exemple, ces longs plans sur les filles et la femme m'avaient donné l'impression d'un film de famille (pusiqu'il s'agit de la femme et des filles de Judd), mais finalement ce insistance sur ces personnages sont importants pour montrer le décalage entre cette vie de famille et celle que mène le personnage de Adam Sandler.

Ce qui m'a embêté dans ce film, c'est qu'il est trop long. Et pourtant je ne vois aps ce qu'on pourrait retirer. Sans les passages de stand up, on s'ennuierait davantage, ces petites digressions viennent justement faire respirer. Quoi de mieux que de parler de bites entre deux moments tristes. Le pire, c'est que le film aurait gagné à être plus long encore! Car les décisions finales des personnages, le revirement de personnalité de l'humoriste se fait peut être un peu trop vite. Un peu comme tout ce qu'il se passe dans la deuxième heure...mais en même temps c'est tellement fort que ça se déroule ainsi. La spontanéité qui peut tout faire flancher.

Car ce que Apatow aime, c'est expliquer les choses, décortiquer un mal être pour mieux le comprendre. C'est ce qui faisait de Knocked up une comédie 'romantique' couillue, puisqu'il n'y avait pas de réelle histoire d'amour dans ce film, juste des gens qui essaient de s'aimer. ici c'est le même constat. On s'aperçoit que la vie de couple n'est pas mieux que la vie de solitaire. Quelle option choisir alors? Celle qui semble la plus rassurante à long terme. C'est franchement pessimiste, et ça donne vraiment l'impression que l'auteur est malheureux chez lui (surtout qu'il fait systématiquement jouer sa femme dans ses films...). Enfin tout n'est pas totalement noir, dans ce monde de merde, il y a toujours moyen de se faire un copain tout aussi malheureux qui acceptera de partager vos douleurs.

Autre élément particulier, c'est le changement d'objectif externe durant la deuxième heure. Pendant un moemnt on a l'impression que ça ne parle plus vraiment de la même chose et puis si, finalement, on est toujours bien dans le sujet. C'est un peu comme une partie de carte, il y a eu redistribution, des éléments ont changé, mais c'est bien toujours le même but à atteindre. C'est assez étonnant.

Le rythme est aussi intéressant. Le film ressemble à un énorme puzzle fait de petites scènes qui ensemble forment un tout cohérent mais aussi plus fort, plus audacieux que ce que l'on se serait cru. Le fait le plus étrange, c'est que la première heure se déroule sur plusieurs semaines, voire mois, tandis que la fin se déroule vraiment juste en quelques jours. Une façon de procéder très particulière, comme si le réalisateur avait vraiment voulu scinder son film en deux parties un peu comme dans une série (après tout Judd a fait ses premières armes à la télé). Peut être aurait il souhaité faire deux films, mais c'est clair que ça aurait été un suicide financier. Et pourtant je pense qu'il serait pertinent de marquer cette rupture, peut être par un panneau? Ou bien faire une suite-spin off un peu comme This is 40 qui sortira bientôt et est connecté à Knocked up (j'attends ce film mettant en vedette Paul Rudd avec impatience!).

L'humour et le casting sont comme à l'habitude chez Apatow. On retrouve les têtes connues et de sblagues bien vulgaire pour alléger le propos assez dur du film. Un propos dur mais réaliste. Sans pour autant avoir la prétention de vouloir sortir du cinéma en se disant naturaliste. Non le film reste cinématographique, emploie avec brio son découpage et son montage. La photographie d'ailleurs est plus recherchée que d'habitude dans un de ses films. Il y a des plans étonnement beaux pour une comédie US, une mise en scène moins théâtrale et plus immersive.

Le dernier point important qui me vient à l'esprit concernant ce film, c'set que jamais Apatow ne se lance dans le pathos. Sandler ne pleure pas, et n'est jamais filmé en plongée comme pour accentuer sa dépression. Aucontraire, Apatow amoindrit cette détresse en filmant le personnage de Rogen, pitre même quand il pleure parce qu'il est resté un gros gamin. Ses grimaces amusent et nous font oublier le drame qui se déroule.

Bref, Funny People n'est pas parfait mais je ne regrette pas de lui avoir laissé une seconde chance. Le film est une fresque sur la vie, la mort, le bro love, et bien d'autres choses, le tout au travers de quelques personnages qu'Apatow, visiblement, aime beaucoup. A voir.
Fatpooper
9
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le 16 sept. 2012

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Fatpooper

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