L’Autre

Dans les années 70, de vieux roublards de l’industrie hollywoodienne tels que Richard Fleischer ou Robert Aldrich réalisèrent certains de leurs plus beaux films. Ces réalisateurs qui débutèrent dans les années 50 avec des films déjà iconoclastes pour l’époque trouvèrent un second souffle fécond lors des seventies, leur style et leur préoccupation esthétiques se mariant parfaitement avec l’époque.Et le « Fureur Apache » de Robert Aldrich est sans doute l’une des plus belles réussites de la période.Alors que les guerres indiennes brillent de leurs derniers feux, Ulzana décide de s’évader de la réserve auquel il était assigné et, accompagné de quelques hommes, sème la terreur sur son passage, pillant, violant et tuant tout ce qui bouge.L’armée américaine décide alors d’engager McIntosh, un vieux scout spécialisé dans la culture apache afin de retrouver sa trace. De tous les tribus indiennes, les Apaches sont réputés pour être les plus sanguinaires et impitoyables.Ce western à part dans l’histoire du genre raconte avec brio l’incompréhension de l’américain face à cette culture qui le dépasse. Ainsi, le film, à travers le personnage de McIntosh notamment, parvient à ne jamais juger l’autre et ses agissements quand bien même ceux-ci sont des plus effroyables. La représentation de l’indien au cinéma trouve avec ce film une forme totalement inédite. L’indien est ici à la fois l’Autre et donc potentiellement l’ennemi absolu mais aussi l’Autre en tant qu’individu avec ses propres schémas de pensée à tel point que le juger avec une grille de lecture classique n’aurait aucun sens.