Führer apache
J'aime le Burt Lancaster vieux, celui de Violence et Passion ou d'Atlantic City. Là à 59 ans, il commence tout juste sa carrière de vioc. Chouette. Mais bon en douceur, ça reste un rôle encore...
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le 1 sept. 2011
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En 1954, Aldrich réalisait "Bronco Apache" avec Burt Lancaster dans le rôle de Massai. Dix-huit ans plus tard, en 1972, le même Aldrich récidive avec "Fureur Apache" avec le même Burt Lancaster. Sauf que dans "Fureur Apache", Burt Lancaster est un vieil éclaireur blanc expérimenté, MacIntosh, à la poursuite d'un jeune guerrier apache Ulzana, échappé d'une réserve indienne dans l'Arizona.
"Fureur apache" est dans un même schéma de base que "Bronco Apache" avec les "mêmes" personnages en miroir.
Massai (Burt Lancaster) s'est lui aussi révolté contre la soumission de Géronimo et l'exil en Floride : je suis un guerrier et tous les blancs sont mes ennemis disait-il en substance ; dix huit plus tard, Ulzana (Joaquin Martinez) s'enfuit de la réserve qu'il considère comme une prison et doit tuer et tuer pour reconquérir sa force dit de lui l'éclaireur apache Ke-Ni-Tay.
A la poursuite de Massai, il y avait l'éclaireur Al Sieber (John McIntire) aidé de l'éclaireur apache Hondo (Charles Bronson).
Mais il y a une différence fondamentale entre les deux films.
Alors que Aldrich dans "Bronco Apache" accorde à Massai, qui est au départ un guerrier cruel, un chemin initiatique avec au bout l'abandon de la lutte et la rédemption, la traque d'Ulzana dans "Fureur Apache" sera une lutte à mort.
Dans "Fureur Apache", le combat change de nature entre un Ulzana intelligent et cruel et les éclaireurs MacIntosh (Lancaster) et Ke-Ni-Tay qui s'efforcent de deviner le raisonnement d'Ulzana et développent la meilleure tactique permettant d'éliminer l'ennemi.
On dira peut-être, en première lecture, que dans "Fureur Apache", Aldrich ne montre plus que des indiens cruels et sadiques qui tuent, violent ou mutilent tout sur leur passage. En fait, Aldrich se refuse à être aussi manichéen et renvoie plutôt dos à dos la cruauté des indiens et la violence structurelle des colons face aux indiens.
Quand le jeune lieutenant, inexpérimenté mais élevé avec des principes chrétiens, s'indigne du comportement des soldats sur un cadavre d'indien, le vieil éclaireur joué par Burt Lancaster lui rétorque avec une certaine ironie :
vous n'arrivez pas concevoir qu'un blanc se conduise comme un indien, ça perturbe votre conscience
Finalement, dans "Fureur Apache", Aldrich tient le même discours que dans ses films de guerre ("les 12 salopards" et surtout "Attack" ) : il n'y a pas de guerre propre ; la guerre est toujours gagnée par des assassins.
Et ici c'est la même chose. Les blancs (ou les colons, au choix) ont commencé voici longtemps à s'imposer par la force et maintenant, il ne reste plus que la force pour réprimer tout sursaut de révolte. Côté indiens, il y a, certes, une majorité qui s'est soumise à force d'accords et de traités et la plupart des indiens sont plus ou moins respectés dans le système des réserves indiennes. Seuls quelques irréductibles se révoltent de temps à autre et n'ont que la violence pour tenter de s'imposer.
"Fureur Apache" est un western exigeant, sans concession que certains trouveront bavard. En fait les discussions croisées jeune officier/ éclaireur blanc et éclaireur apache sont très utiles pour décrypter les racines du mal et les comportements des protagonistes. Sachant qu'il ne pourra jamais y avoir de bonne solution définitive.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Westerns et Les meilleurs films de 1972
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le 27 mai 2021
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