Ah d'accords ; Furiosa c'était ton vrai nom en fait?!...

Bin oui... Moi j'avais toujours cru, naïvement, que "Furiosa", c'était son pseudo, son nom de scène, son "nom d'artiste" comme dirait Willy. Un nom qu'elle aurait choisi elle même, telle un Mimi-Siku, parce qu'il en jette un (mad) max. Mais il semblerait que non. Apparemment, c'est le prénom de naissance que lui a gentiment donné sa môman. Sympa. Franchement avec un blase pareil, c'est sûr qu'elle était pas prédestinée à devenir boulangère dans le Vaucluse et qu'il allait lui arriver des bricoles...

Bon, à part ça, que dire de ce fameux film qui fait tant l'unanimité (en tout cas, sur la toile je n'ai vu que du dithyrambique)?

Et bien je dois reconnaitre que j'ai bien kiffé ma séance. C'est agréable d'avoir un film grand spectacle de cinéma qui tient ses promesses et qui nous scotch bien pendant plus de 2h.

Le film est notamment porté par son méchant, qui est juste génial il faut le dire. Un bon antagoniste, c'est déjà presque la moitié du travail pour un résultat concluant et c'est peu de dire que celui-ci fait le café! Notre Dieu nordique préféré (ou pas!) trouve ici un rôle à contre-emploi très réussi ; flippant, classe, grotesque, sadique, imprévisible, badass, drôle... Un vrai psychopathe, qui est dans cet univers de désolation post-apo comme un poisson dans l'eau. On se rend compte que finalement, dans ce patelin, l'ami Immortan Joe est loin d'être ce qui se fait de pire niveau chef de guerre taré et cruel.

Et ce n'était pas le seul (même s'il survole clairement), on retrouve toute une palette de persos hauts en couleurs et/ou sympathiques à suivre (le Prétorien, les sbires chelous et bien sûr l'héroïne).

Ça coulisse crème, je n'ai pas ressenti de longueur, les scènes d'actions sont plutôt bien faites, l'univers est toujours cool, avec un visuel toujours autant inspiré (ce char moto, franchement GG)....

Donc voilà ; un bon film, je suis d'accords.

Cependant!!! ceux qui me connaissent un peu savent bien que je suis un vilain rabat-joie, toujours à chercher la petite bête et à pinailler et que j'ai un esprit de contradiction gros comme le déficit budgétaire. Du coup, bin, tout en admettant qu'on est plutôt dans le haut du panier de ce qui se fait par les temps qui courent, je me permets d'émettre une ou deux réserves sur l'engouement quasi christique que suscite le travail du bon vieux Miller.

Déjà, j'ai absolument détesté le premier plan en plongé depuis l'espace. C'était non seulement complètement H.S., mais surtout, ça casse à mes yeux une bonne partie de la mythologie établie par le précédent opus. En effet, dans Fury Road, non seulement on ne savait pas vraiment où l'action se situait (ça pouvait être n'importe ou), mais en plus, le film avait su poser intelligemment une mythologie sur son propre univers, avec par exemple ces grands déserts de sel, qui pouvaient donner à penser qu'on se situait sur un ancien océan asséché. Or là, avec ce plan chelou (et même pas spécialement original en plus), on voit que l'action se situe en pleine Australie (ce qui casse un peu l'impact Apocalyptique du bouzin, parce que le centre de l'Australie est d'ors et déjà pas mal désertique, donc bon), mais en plus, on voit que la géographie globale est tout à fait "normale" (pas d'océans asséché...). Et c'est finalement très symptomatique de ce film : une démarche visant à montrer, à expliciter, ce qui aurait peut être gagné à rester hors champs. Bref, un plan absurde et stupide de mon point de vu, qui jure un peu avec l'univers établi.

Ensuite et pour rester sur le thème de la réalisation formelle, j'ai trouvé l'utilisation des zoom sur les visages un peu trop présents.

L'actrice qui incarne Furiosa adulte faisait le taf, mais sans avoir le charisme et la présence physique de Charlize Theron.

Le film restait quelque peu en deçà du premier en terme de spectacle, sans compter l'effet nouveauté qui fatalement n'est plus là.

De plus, certains passages m'ont semblé douteux en terme de crédibilité ou bien un peu téléphonés en terme de facilité scénaristique. Par exemple

Sans compter le moment où

Le Prétorien qui revient chercher Furiosa à pied en laissant son camion garé sans surveillance n'importe où dans la pampa alors qu'il avait juste une marche arrière à faire...

Rajoutons aussi la fin,

Et ceci est une liste non exhaustive...

Ah, et accessoirement, j'ai un peu de mal avec cette manie de foutre systématiquement des chapitrage dans les films qui se veulent "quali" de nos jours (mais c'est très personnel et pas franchement rationnel j'avoue).

Bref, un bon film bien plaisant, qui n'a pas à rougir de son prédécesseur, mais qui selon moi n'en atteint pas le niveau tout de même et est loin d'être un chef-d'oeuvre absolu.