Allez, c'est parti pour le 5ème opus de la saga Mad Max. Le précédent m'avait vraiment halluciné dans l'imagerie, dans le spectaculaire, dans la proposition d'un univers science-fictionnel finalement assez réaliste et dans son approche très féministe (notons que je n'ai "toujours" pas vu les trois premiers).


Une franchise qui ne se renouvelle pas


La crainte initiale ? Comment renouveler une franchise qui avait atteint des sommets ? Il faut reconnaitre que cette crainte n'a pas été complètement levée. Les ressorts restent relativement identiques. Des leaders charismatiques, brutaux et égotiques, des gentils isolés et mutiques, du sable, des combats de bagnole. Et l'histoire de toute la vie de Furiosa jusqu'à ce qu'on arrive au prologue de Fury Road. L'originalité forte que j'avais ressentie lors de ce film ne pouvait donc réapparaître.


Du spectacle, du spectacle


Mais quand même : les scènes de baston en bagnoles restent complètement spectaculaires. On n'est pas sur du plan séquence virtuose, certes, mais l'inventivité des assauts et contre-assauts reste assez délirante. Que ce soit sur la route, à la mine ou chez Immortan Joe, ces moments restent mémorables. Bon, à tel point qu'on se dit que finalement, l'objectif réel, est bien de trouver des prétextes à filmer ces morceaux de bravoure. Ce qui serait un peu vain, quand même. Un divertissement bien fait. Du cinéma industriel. Pas 0 carbone, de surcroit.


Le patriarcat, cette malédiction


Ce serait oublier l'histoire. Encore une fois, une femme (toujours la même, certes), est au centre de l'histoire. L'objet de toutes les convoitises, puisque la vraie difficulté dans ce monde, outre l'eau rare, c'est de faire des enfants, et encore plus des filles. Comme tout temps, la femme n'a plus sa qualité de sujet, mais devient un objet. Un objet précieux, certes. Mais un objet, une denrée rare pour sa capacité à porter la vie. Et les puissants veulent se garder ces femmes, pour s'assurer une descendance. Maudit patriarcat, maudite civilisation de la priorité du sang.


Furiosa, visuellement, ne peut que générer, non pas une déception, mais un moindre étonnement suite à Fury Road. On sait à quoi s'attendre. Mais outre un vrai spectacle cinématographique, ce film ne porte pas un message fondamentalement détestable.



John-Peltier
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le 14 juin 2024

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John Peltier

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