Comment réussir à être à la hauteur d'un chef-d'œuvre éternel comme Fury Road ? Réponse (évidente) : on ne peut pas. Furiosa est donc moins bon que son ainé en tout point. Les CGI sont régulièrement trop visibles, le récit n'est pas fluide, le rythme souffre des mêmes aléas, les séquences d'action autoroutière sont moins marquantes, et surtout, le film est bien moins percutant. Mais faut-il pour autant jeter l'Imperator (ici simple Praetorian) avec le gaspi du bain ? Évidemment que non car Furiosa a son lot de qualités appréciables.
Chris Hemsworth est indéniablement l'une d'entre elle, son personnage de Dementius est baroque au possible et vampirise chaque scène où il apparait. La relation qu'il tisse (autoritairement) avec Furiosa est intéressante, tout comme celle que cette dernière construira plus tard avec Pretorian Jack (super Tom Burke, qui apparait ici plus maxien que le Max de Fury Road). C'est d'ailleurs la qualité de ce lien qui rend vivante les deux scènes d'attaque du war rig. La séquence introductive de chasse à l'homme bénéficiait également d'une bonne tension, rendue permise là encore par un enjeu affectif. Bonne prestation de Anya Taylor-Joy (et de Alyla Browne en version enfant) qui a la lourde tâche de ne pas devoir trop en faire.
L'esthétique post-apocalyptique flamboyante demeure un autre atout fort de ce spin-off, que ce soit pour les véhicules ou les tenues extravagantes. Il y a toujours des trucs barrés à voir, de bonnes idées visuelles, et le plaisir de retrouver toute la petite famille de la Citadelle, avec même de nouveaux enfants difformes. Furiosa peut donc être vu comme un bonus fan-service qui permet de replonger et de prolonger l'univers foudingue créé par Georges Miller, et qui, malgré ses qualités pré-citées, s'avère tout-à-fait dispensable à tous ceux qui n'ont pas été touchés par la grâce de Fury Road.