Un approfondissement bienvenu du LORE

Avant toute chose, c'est un film qui prend une direction très opposée à Mad Mad Fury Road. Chacun se fera un avis à ce changement de direction, mais je pense personnellement que c'est une bonne décision : faire un film bis reposant presque exclusivement sur les fameuses "chases" n'aurait selon moi pas apporté grand chose à la saga et à l'univers de Mad Max.

Commençons par le négatif :

- Les effets visuels sont un cran en-dessous par rapport à son prédécesseur de 2015. L'aspect "jeu vidéo" est plus présent dans certaines scènes (notamment avec les chiens, durant la "chase" ou lorsque l'on voit le "paradis vert" dans le premier chapitre du film). Ca reste néanmoins solide dans l'ensemble, mais un mauvais plan trop synthétique suffit malheureusement quelque peu à affaiblir l'immersion dans le film.

- La voix de l'Immortan Joe. L'acteur Hugh Keays-Byrne étant décédé, il a fallu lui trouver un remplaçant pour incarner le Rédempteur. Si la ressemblance visuelle s'avère bonne, la voix manque hélas de punch et d'une tonalité réellement intimidante.

- Le rythme n'est pas toujours optimal. C'est assez personnel, mais je trouve que la premier chapitre aurait pu être raccourci et que le dernier traine un peu en longueur quand Furiosa traque Dementus.

- L'apparition furtive de Max et de son Interceptor fait un peu trop "fan service Disney" à mon goût. J'apprécie de type de clin d'oeil quand c'est bien fait et un minimum subtil. Malheureusement, cette apparition sonne selon moi un peu trop forcé.

Passons maintenant aux points positifs :

- C'est un plaisir d'enfin voir Petrolville et Bullettown à l'écran. Je trouve que le rendu visuel des deux villes est très bon.

- Chris Hemsworth incarne un Dementus cinglé et pervers. Ca colle parfaitement à l'ambiance malsaine de la saga. Le char façon Thor ou courses romaines constitue de plus un ajout visuel des plus sympathiques. Le gang de Dementus se montre également bien déjanté et perturbant.

- Tom Burke assure dans le rôle de Prétorian Jack. Déjà dans Mad Max Fury Road, la communication passait beaucoup par le jeu de regards des acteurs et dans ce registre, j'ai trouvé Burke excellent dans ses interactions avec Furiosa.

- C'est un plaisir de revoir Immortan Joe, Rictus Erectus, Le Meunier ou Le Mange-Personnes.

- Les scènes d'action sont moins nombreuses, mais toujours très réussies. On ressent la tension durant ces dernières.

- La mort de Dementus constitue un autre point positif. George Miller choisit la voie de l'ambiguité (c'est du moins comme ça que je l'ai compris) et laisse la liberté au spectateur de choisir si l'antagoniste de cet opus meurt simplement d'une balle dans la tête, est trainé à mort ou se fait "injecter" une graine dans le corps, mourant ainsi lentement face à la force de l'Abondance. Là où le cinéma classique hollywoodien a tendance à beaucoup trop prendre le spectateur par la main en ne laissant aucune place à l'ambiguité, celui de Miller aime nous donner une certaine liberté dans l'interprétation de ses oeuvres.

En résumé, j'ai dans l'ensemble passé un très bon moment devant Mad Max: Furiosa. A presque 80 ans, George Miller maîtrise toujours autant son sujet et nous pond un nouveau Mad Max qui apporte un véritable plus à la saga en matière de LORE, d'action et de plans visuels. Le défi n'était pourtant pas des plus aisés, tant l'opus précédent constitue un chef d'oeuvre du cinéma d'action post-apocalyptique. Miller réussit à proposer un préquel différent, mais riche et complémentaire.

Witness me !