9 ans à t'attendre.

9 ans d'attente.

9 ans depuis qu'un papy australien de 70 ans a montré comment on réalise un film d'action. Mad Max Fury Road en 2015 a mis une violente mandale à toute l'industrie du blockbuster, en proposant une leçon de cinéma revenant a la quintessence de ses origines. "Show, don't tell !"

Fury Road en quelques scènes posait un univers, des personnages, une direction et un propos, et ça suffisait amplement pour ensuite laisser parler les moteurs et nous offrir un spectacle de brutalité viscérale pendant 2h. Quand je vois le nombre de films avec des scénarios poussifs voir carrément débiles, des dialogues insupportables expliquant tout de A à Z (salut Interstellar !)... Voir un film qui ne prend pas le spectateur pour un demeuré, c'est une bouffée d'air frais !

9 ans depuis qu'un préquel de Fury Road a été annoncé, devant raconter l'histoire de Furiosa et 9 ans que j'attends de voir si Mastermind Miller allait réussir à renouveler l'exploit de Fury Road.

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𝐅𝐔𝐑𝐈𝐎𝐒𝐀 (George Miller - 2024)

Faire un film Mad Max sans...Max.

Le pari était osé, mais dans Fury Road, Furiosa lui volait déjà la vedette.

Il y a beaucoup de partis pris dans ce film, peu habituels pour la saga:

- La durée du film: 2h30. (les autres opus font plutôt entre 1h30 et 2h)

- Le découpage en 5 chapitres

- Le déroulement de l'action s'étale cette fois-ci sur 15 ans

"𝑊ℎ𝑒𝑟𝑒 𝑤𝑒𝑟𝑒 𝑦𝑜𝑢 𝑔𝑜𝑖𝑛𝑔? 𝑆𝑜 𝑓𝑢𝑙𝑙 𝑜𝑓 ℎ𝑜𝑝𝑒. 𝑇ℎ𝑒𝑟𝑒 𝑖𝑠 𝑛𝑜 ℎ𝑜𝑝𝑒 !"

Autant le dire de suite, ce film n'est absolument pas un "Fury Road bis repetita", le film est construit différemment et c'est peut-être ce qui m'a le plus dérouté.

Cette fois-ci, le rythme est beaucoup moins effréné que Fury Road, George Miller en bon conteur a décidé de nous raconter l'histoire d'une petite fille de la Terre Verte et sa quête de vengeance qui fera d'elle l'Imperator que l'on connait.

"𝑇ℎ𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑖𝑠... 𝑑𝑜 𝑦𝑜𝑢 ℎ𝑎𝑣𝑒 𝑖𝑡 𝑖𝑛 𝑦𝑜𝑢 𝑡𝑜 𝑚𝑎𝑘𝑒 𝑖𝑡 𝑒𝑝𝑖𝑐 ?"

L'épopée de Furiosa emprunte beaucoup aux textes fondateurs, bibliques ou mythologiques, pour créer sa propre mythologie du Wasteland. Ce qui permet d'enrichir un peu plus l'univers de Fury Road. Les gravures du War Rig semblables aux fresques antiques en sont un parfait exemple.

D'ailleurs on retrouve cette humanité qu'il pouvait y avoir dans Mad Max 2 et 3, et qui était pratiquement absente de Fury Road. Ça donne davantage de corps et de crédibilité à cet univers post-apocalyptique.

Pour ce qui est du casting, il est impeccable, Ana Taylor-Joy incarne totalement Furiosa et même si je trouve que Dementus est un peu grand-guignolesque par moments, mais il ne faut pas oublier que dans tous les Mad Max, les antagonistes ont toujours eu ce côté déjanté et Chris Hemsworth avec sa prothèse nasale est plutôt bien écrit. J'ai également beaucoup aimé Tom Burke en Pretorian Jack.

Cependant, j'ai trouvé que parfois certains dialogues ou certaines ellipses étaient étranges et ça m'a un peu dérangé, je pense à une scène en particulier qui m'a vraiment décontenancé.

"𝑆ℎ𝑖𝑛𝑦 𝑎𝑛𝑑 𝑐ℎ𝑟𝑜𝑚𝑒 !"

Encore une fois, la réalisation est de haut niveau, les scènes d'actions toujours aussi jouissives et parfaitement lisibles avec des engins impressionnants, cependant j'ai tout de même un bémol, il y a trop de CGI à mon goût, c'est assez flagrant dans certaines scènes, ça retire un peu ce cachet qu'avait Fury Road. Et j'ai trouvé également que la musique n'était pas marquante, la preuve je ne me souviens d'aucuns morceaux, là ou dans Fury Road il y avait des morceaux qui apportait de l'intensité à l'action, je pense notamment à "Brothers in arms" ou "Bloodbag".

C'est un très bon film, mais ce n'est pas un uppercut comme l'est Fury Road, je vais retourner voir le film au cinéma, car je suis un peu tiraillé entre mes attentes de voir un Fury Road encore plus intense et addictif et le fait que George Miller est choisi une proposition radicalement différente.