Furioza nous compte l'histoire des hooligans polonais fan de foot naturellement et surtout de violence. Si on a mis de côté ici le social qui baigne le contexte de leur existence à la normale, le film a prie le parti-pris de se concentrer sur le côté grand banditisme. On aura donc droit aux bastons, puis règlements de compte avant de monter crescendo dans la violence au rythme d'un film qui s'intensifie pour arriver au point culminant des fusillades et rixes d'armes blanches.
Si le film n'est pas parfait et souffre d'une prise de risque dans la réalisation qui ne le met pas en valeur, je trouve assez difficile la notation qu'il a subit et surtout les critiques que l'on a pu faire vis à vis des acteurs, de leur réalisme et de leur jeu d'acteur ! En fait, j'ai l'impression que critiquer le jeu d'acteur est le fake argument quand on ne parvient pas à poser sur une feuille une analyse de ce qui n'a pas jouer.
La réalisation s'est énormément reposée sur la caméra épaule et RED, plans souvent sérés, rendant le tout dynamique et oppressent en temps voulu, mais pose aussi un lot de problèmes. On est trop souvent coupé d'une scène par le paysage qui passe devant l'objectif. Si cela peut être un effet de style, en faire durant tout un film n'en fait pas une pattes ou un genre de technique de mise en scène. Cela pose aussi le problème de stress omniprésent, on n'a pas le temps de souffler ! Un cadrage plus aérien n'aurait pas été de refus par moment. À côté, cependant, elle met en valeur l'authenticité qui se dégage de ce panel d'acteurs à merveilleusement sélectionné. Au-delà des beaux physiques et de la bestialité qui se dégage dans l'expression, ils forment un joli tout dans une bande de guerre urbaine formellement bien présentée. Les scènes de bastons qu'ils animent sont toutes très bien menées et chorégraphiées, les effets qui vont avec de même.
On retrouve tous les codes du banditisme, parfois presque trop certes, mais tout y est mis en scène du plus haut de la hiérarchie au plus bas avec bien sûr au milieu une police aussi avide de justice que de pot-de-vin et pouvoir, un classique très bien exploité par une actrice inspirante au physique marquant. On pourra entendre à ce sujet les critiques justement de ce classicisme dans la position de la police et de leur combat contre la drogue, cela repose pour beaucoup sur une affaire de point de vue, on a tout autant vu la police toujours clean dans des films de super justice immanente et invincible. Le film a ceci dit la fâcheuse tendance de désigner méchants et gentils au début, bien qu'un grand nombre de protagonistes soient plus cérébraux que ce à quoi on peut s'attendre aux premiers abords dont notre héro aussi perturbé par son existence que par l'appel du sang (au sens propre et figuré). Dans l'ensemble, le film s'en sort bien d'autant plus quand on sait que c'est une prod Netflix qui est derrière. Il est loin d'être parfait par son histoire bateau, déjà vue, brouillon par moment à cause de la caméra et on déplorera le manque de présence du foot qui est tout de même le fer de lance de cette mouvance. Il porte cependant, je trouve un bon panel d'acteur, une histoire qui ceci dit fonctionne et accroche avec un final plus qu'intéressant et marquant. Rendons tout de même à César ce qui est à César, à savoir l'ambiance d'une Pologne rurale ressemblant à une Angleterre plus sombre et mystérieuse. On a toujours une esthétique et cette culture imbriquée dans le champ de vision qui rend l'ensemble plus inédit dans sa démarche.
À la normale, je n'aurais pas fait une critique aussi longue pour ce genre de film, mais j'ai trouvé nécessaire de remettre les pendules à l'heure et de rappeler à leurs détracteurs que pendant qu'ils mettaient moins de 5 à ça, leurs comptes indiquent qu'ils mettent des 8 et 10 sur des dingueries comme Athéna ... À cogiter.