Rob Cohen à la cam', Neal Moritz à la prod'. Appréciés ou non, quand ces deux-là décident de donner dans l'action c'est bien souvent la garantie d'un spectacle un minimum fun et abondant, agrémenté de musiques de jeunes. Ce Furtif ne déroge donc pas à la règle.
Ayant expérimenté les prises de vue aériennes dans Cœur de Dragon et les effets de vitesses dans le premier opus de la bande à Toretto, Rob Cohen mixe ici son savoir-faire en terme d'action au profit d'une histoire de chevaliers du ciel aux prises avec un nouveau collègue futuriste, EDI (le KIT des avions de chasse), dont un coup de foudre bien placé décuplera son désir d'autonomie. Pensé à l'origine comme une adaptation de Star Fox (merci Imdb), ce Furtif peut parfois donner l'impression de narrer une intrigue annexe de Terminator 3 (les présences au casting de Joe "Miles Dyson" Morton et David Andrews n'y étant pas pour rien) à l'issue tout de même un brin moins pessimiste, mais aux phases de vols assez cools, bien que, je suppose, facilement vomitives pour certains.
Pour les autres, c'est avec plaisir qu'ils assisteront aux circonvolutions d'une caméra virevoltante (parfois même au sol) qui n'aura aucune gêne à pénétrer un cockpit, traverser un fuselage et finir par coller au train d'un missile lancé, le tout en un seul plan. Fun. Tout comme le sont les péripéties du film, malheureusement amoindries par des CGI ayant morflés (bien fait pour moi, je n'avais cas allez voir le film en salle, comme personne), faisant preuve d'une inventivité pour le moins explosive, notamment lors d'un passage dans une station de ravitaillement (se permettant même d'apporter un brin de tension!) via un EDI à son apogée nous ayant, avant ça, fait passer de K-2000 à Christine par l'utilisation intradiégétique du son d'Incubus (ou autre groupe alternatif des 00's), lorsqu'il s’apprête à faire une connerie, en lieu et place du bon vieux rock bien rétro diffusé par la Fury d'Arnie Cunningham (la "post-crédit scène" va également dans ce sens).
Hors-EDI, doublé par un Wenworth Miller lui aussi à son apogée, qui changera de camp un peu trop vite, les autres personnages demeurent assez banals, du héros beau-gosse et gentiment rebelle, dont on se demande pourquoi il n'est pas joué par Paul Walker, à Jessica Biel en femme-d'action et un Jamie Foxx dans le rôle du sidekick funky et dragueur. Le trio se voit cela-dit légèrement étoffé lors d'un beau passage carte postale en Thaïlande, à la limite du parfaitement gratuit, où l'on jurerait assister à la véritable perm' des acteurs, avec deux-trois dialogues pour ne pas trop faire glandeur. Le fait que le perso de Jamie Foxx hérite d'un passage plus profond lors de cette escale me fait également presque soupçonner du reshoot post-Cérémonie des Oscars, m'enfin bon, ça apporte un poil de "poésie" pas si malvenue.
Un moment donc fort sympathique à passer devant ce Furtif, célèbre, malgré-lui, pour être l'un des plus gros bide des 00's, témoignant de l'exigence sans faille d'un public plus prompt à se la toucher devant Transformers deux ans plus tard.
Même les conneries commerciales ont leur hiérarchie!