Cette adaptation non officielle du jeu-vidéo Street Fighter est l'occasion de grandes libertés dans les tons et les péripéties, reprenant les célèbres personnages de la franchise pour offrir tout autre chose avec la subtilité d'une copie pirate indonésienne. Ainsi on nous balade sans prévenir, dans une ambiance très 80's, entre SF, rom com, et baston aux chorégraphies délirantes (dont certaines seront reprises dans Nicky Larson), avec surtout près d'une heure de comédie portnawak où les combattants (au look improbable de série Z) aident avec leurs pouvoirs un pauvre jeune lycéen contre des délinquants mal intentionnés.
Une partie qui a d'ailleurs un peu de difficulté à revenir au concept de départ des flics du futur (vu que les bad guys disparaissent sans raison au bout d'un quart d'heure, difficile de maintenir la cohérence du bordel), mais c'est ça aussi qui est bon, puisqu'au final le script on s'en fout un peu avec un tel film si les idées sont bonnes, ce qui est un autre problème, car en effet, la majorité du temps, on se retrouve avec de la comédie HK pur jus, donc gol, et pas que sur les bords, du coup ça alterne entre trucs très drôles et trucs lourdingues, ce que n'aide pas toujours une interprétation qui frise l'hystérie, les rôles féminins et Guile tapant dans une autre catégorie (quand même à se pisser de rire sa pièce musicale et la manière dont on l'utilise comme balai).
Mais bon, malgré un rythme assez chaotique et des gags qui tombent à plat, difficile de résister face à une telle déferlante d'idées (multiples références à d'autres univers ou films, combats qui partent dans tous les sens en pétant tout sur leur passage, manières délirantes d'exploiter les caractéristiques de chacun) à condition d'être bien sûr réceptif à ce type d'humour non-sensique, d'autant plus que ça fait rarement les choses à moitié dans le WTF, surtout avec son final dantesque où les badguys reviennent enfin pour un gros n'importe quoi où ça pète des murs en carton et abuse en effets spéciaux pourigolos.
Mais le meilleur argument du film demeure ce casting 4 étoiles porter des accoutrements pas possibles et faire les zouaves sans le moindre complexe (Simon Yam en tête, j'étais mort de rire à chacune de ses apparitions totalement perchées). Bref, pas la claque de cinoche déviant que j'espérais (ça manque encore une fois d'unité et de constance dans le délire), mais reste que Future cops est typiquement le genre de film que je pourrais revoir avec plaisir avec des potes en mode brainless, le tout réalisé dans un style éminemment artisanal et fauché, et donc forcément très sympathique.