On cite souvent Niki Larson comme étant le film qui a su le mieux porter sur écran Streetfighter, même si ce ne fut que dans une courte séquence. C'est dire le rejet de l'adaptation live officielle avec Van Damme. Mais le film de Jackie Chan n'est pas le seul à s'être permis de ce délire. En effet, Future Cops pille sans vergogne ces références vidéoludiques pour un résultat assez hallucinant.
Le scénario en gros : en 2043, le terrible général Bison (ou Vega selon votre version du jeu) est fait prisonnier. Ses partisans remontent le temps en 1993 pour laver le cerveau au juge responsable du procès. Des flics du futur sont envoyés à leur poursuite et ont pour mission de protéger le fameux juge.
Ça n'a pas l'air comme ça, mais c'est en fait une grosse comédie chinoise qui part en permanence en sucette dans un style souvent pataud. La majorité du métrage se déroule en 1993, dans un lycée fou-fou-fou où une bande de méchants humilient constamment notre lourdaud de héros. Ça parodie donc à tour de bras (j'ai reconnu vite fait Ghost, Total Recall, Un Poisson Nommé Wanda, Terminator, Dragon Ball Z...), les acteurs surjouent autant que possible, bref, le train-train de ce genre de prod. Le film souffre de partir dans tous les sens, mais y'a tout de même beaucoup de gags marrants.
Mais surtout, il y a ce dont je causais au début : les personnages Streetfighter. Ils sont quasiment tous au complet (ne manque que Balrog), même si leur distribution dans les différents camps n'est pas particulièrement respectueuse (Vega gentil, Honda méchant...). Certains sont reconnaissables au premier coup d’œil, d'autres voient leur costume plus librement adapté. Les combats sont complètement déjantés, respectant les techniques originelles avec un rendu survolté à l'écran : hurricane kick, hadoken, sauts de malade dans tous les sens, le tout tourné à 200 à l'heure avec une pêche d'enfer, ce qui permet de compenser les FX rudimentaires. Bien entendu, tout ça est très officieux, les noms étant légèrement modifiés (Honda devient Toyota, Sagat King Thai, Ken Kent, etc.).
Quant au futur, on se demande pourquoi le réal s'est fait chier à mettre en place d'une telle ambiance de malade (avec des sortes de trotinettes volantes qui tirent des lasers) pour n'en montrer que 10 minutes.
On a même droit à un passage super mario assez rigolo, histoire de poursuivre dans les inspirations nippones.
Bref, Future Cops est bel et bien une comédie chinoise avec ses défauts, mais aussi ses qualités, qui vaut d'être vu ne serait-ce que pour son intro et sa baston finale surpuissante qui restera désormais pour moi la meilleure adaptation ciné de l'univers SF.