Voir Future World permet enfin de comprendre l’ambition cinématographique qui anime James Franco depuis quelques années maintenant, cette même ambition qui le conduit à s’essayer dans tous les registres et dans tous les styles de films précédemment réalisés et ici copiés sans vergogne. Car chacune de ses productions n’est en fait que le plagiat à peine déguisé d’une œuvre bien particulière ; et il est paradoxal que sa plus grande réussite, il la tire de Tommy Wiseau, dont le cinéma est aussi mauvais que le sien, à l’exception près que Franco bénéficie de bien plus de moyens et de contacts dans l’industrie hollywoodienne. Cet état de fait nous conduit alors à éprouver devant Future World une gêne constante, surtout l’aveu d’une impuissance face à un tel ramassis de clichés extraits de plusieurs visions artistiques – on pense essentiellement à Mad Max : Fury Road, mais pourraient être cités Blade Runner 2049, Ready Player One pour l’Oasis, Alita : Battle Angel) – jetées çà et là sans qu’elles ne fassent sens. À vrai dire, on ne comprend pas grand-chose à ces intrigues qui ne se rassemblent que très mal et font entrevoir les licences originelles : des scènes toutes plus ridicules les unes que les autres – cette mère mourant dans son lit en plein potager balayé par les vents – n’ont d’égal que la médiocrité de l’écriture qui réserve néanmoins son lot de perles : « Tu es beau, je le vois dans tes yeux » vaut son pesant de cacahuètes. La composition musicale signée Toydrum mêle Junkie XL et Vangelis pour un résultat pas déplaisant, et se tient là peut-être le seul intérêt d’un film d’une grande nullité et très mal filmé (l’amateurisme guide chaque plan voulu comme l’imitation des grands mouvements de l’action contemporaine) qui atteste le nombrilisme croissant d’un acteur se rêvant cinéaste et régi par les mêmes ambitions mégalomanes que le réalisateur de The Room, le sublime en moins.