Gamer
2.3
Gamer

Film de Patrick Levy (2001)

Je me suis donné pour objectif de regarder les différents films présentés dans l’émission Crossed de Karim Debbache, excellente émission que je vous recommande d’ailleurs si vous vous intéressez au milieu du jeu vidéo et du cinéma. Je savais donc que ce film allait arborer des effets spéciaux ridicules, des acteurs très mauvais et une utilisation du jeu vidéo superficielle pour juste attirer le gamer, à l’image du titre du film. Mais il y a la moitié des problèmes qui n’ont même pas été évoqué.


Je déteste le personnage principal et tout ce qui fait pour le rendre soit badass, soit attachant, tout est foiré parce qu’il est soit méchant gratuitement, soit parfaitement stupide, tout le contraire d’un protagoniste charismatique et comme tout est raconté de son point de vue le film devient super frustrant à regarder rien que pour ça. Sa love story démarre pitoyablement, il se comporte comme un con et ça se conclue de façon hyper sexiste, là où ça aurait dû le rendre attachant en le faisant évoluer ça fait juste que le rendre plus détestable, tout en gâchant un autre personnage du film.


Je ne parlerai même pas de toutes les scènes pseudo-érotique, au mieux inutiles, au pire de très mauvais goût. Je connaissais déjà l’intrigue avant de voir le film du coup je ne pouvais pas être surpris par les rebondissements mais même sans le savoir j’aurais tout vu venir sans problème, c’est pas que l’intrigue est classique, enfin elle l’est mais c’est pas le soucis majeur, c’est que tous les personnages sont écrits de façon hyper grossières, on sait tout de suite qui va jouer tel rôle dans l’intrigue, c’est terriblement mal fait.


Mais là où c’est incroyable c’est qu’il n’y a rien pour sauver un peu le film, je l’ai maté en me disant d’avance qu’il est mauvais mais en cherchant je vais peut-être trouvé le petit truc pas trop pourri mais non j’ai rien trouvé du tout, à un moment j’ai un peu cru en le personnage féminin positif plutôt intelligent et fort, tel qu’on nous présente Nina mais ça ne marche pas vu qu’au final elle n’est définie que par sa relation avec le protagoniste, relation comme protagoniste encore une fois terriblement mauvais.


Mais ce qui me chagrine le plus c’est qu’avec le scénario de départ on aurait pu aborder des choses intéressantes, un jeune amateur qui a des idées créatives et qui rêve de pouvoir les concrétiser mais qui se confronte à des conditions de travail déplorables pour se flaire flouer par un éditeur dans une industrie qui devient de plus en plus serious business et arrête de ne s’adresser qu’aux enfants pour ses gros titres, ça aurait pu offrir une vision du média plus réaliste et touchante que ce que l’on peut voir d’habitude, surtout à l’époque. C’est pas un problème pour moi de le faire en copiant une structure narrative très classique comme le reproche beaucoup Karim dans sa critique par contre là où je le rejoins c’est sur les intentions de la réalisation de ce film.


C’est juste de se servir des jeux vidéo (et de tout ce qui peut graviter plus ou moins autour) comme habillage sans intérêt avec un profond mépris pour le média régulièrement affiché, genre le personnage le moins pourri à mes yeux dit à un moment mot pour mot « c’est qu’un jeu vidéo à près tout ». Le film véhicule l’idée que les jeux vidéo qui plaisent sont violents et que c’est pour ça qu’on les aime, qu’il faut être un ado attardé pour passer son temps dessus, que les gamers aime les filles à poil dans le meilleur des cas et sinon c’est pas grave il y a toujours le sadomasochisme en gros qu’ils sont pervers (c’est parce que Lara Croft a des gros seins que l’on aime Tomb Raider), que ça n’intéresse les adultes que pour se faire du fric dessus...


Ce film a été fait par des anti gamer qui à l’image de leurs personnages ne voient dans ce média qu’un moyen de se faire du fric facile parce que c’est la mode sans cacher une seconde tout le dégoût qu’ils ont à notre encontre, probablement l’un des pires traitements au cinéma qui est fait du jeu vidéo, et c’est une petite honte française, j’aimerais être convaincu que les mentalités ont changé depuis et que ça serait pu possible de revoir une telle daube au cinéma mais j’en suis pas sûr du tout.

damon8671
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le 30 août 2016

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