La chronique de Karim Debbache dans l'excellente web-émission Crossed m'avait bien donné envie de découvrir le bestiau, et c'est peu dire que la non-qualité est bien au RDV. Les passages en synthèse sont d'une laideur effarante, quand bien même on se montrerait tolérant en invoquant un design volontairement cartoonesque, et n'apportent strictement rien à l'histoire, si ce n'est mettre un petit coup de coude complice dans les côtes du public de gamer. Sauf que la nature du public en question laisse interrogateur : a priori, seuls des joueurs et autres geeks pouvaient se déplacer pour aller mater une telle merde. Or le film passe son temps à leur cracher à leur gueule et à leur renvoyer une image de débiles mentaux (quand ce n'est pas ouvertement dit par les personnages) en montrant les jeux vidéo comme une crétinerie destinée à des crétins. C'est pas possible que les mecs à l'origine du projet aient jamais bité quoi que ce soit à cet univers et aient un minimum de respect pour les joueurs...
Voilà donc tout le paradoxe de Gamer qui enchaine les absurdités les plus totales sur un univers que son public connait mieux que lui. A ce titre, les 2 présentations de la démo par Arielle Dombasle (dans une prestation à la hauteur de son talent, si, si) frôle le génie du nawak, moi je dis bravo les gens. Évidemment, on ne s'arrêtera pas sur toutes les incohérences de la réalisation d'un jeu vidéo. De toutes façons, le film se passe dans un monde parallèle où il suffit d'un regard pour transformer une jeune fille en chiennasse pour rapeur (mais qui ose par ailleurs porter des bigoudis pendant qu'elle se fait les ongles), où Arielle kiffe le TSM (le Total Sex Machine) avant de te faire signer un contrat de travail qui dit que tu es viré (hein ?), où y'a Gérard Vivès qui fait une pseudo-parodie de Van Damme (mais c'est pas sûr), où on parle encore du Bac G (supprimé en 1994) et où on ne sait pas conjuguer les verbe anglais quand bien même on les écrit en gros sur l'écran.
Du nanar à la française dont on peut sans problème se gargariser, merde, soyons un peu chauvin, quoi ! J'aurais rêvé voir la gueule des gens dans la salle de ciné.