Six ans se sont écoulés depuis son premier long-métrage (Coup de vice - 1995) et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne lui a pas été favorable. En effet, Gamer (2001) repose sur un scénario ridicule et affligeant (ils veulent nous faire croire qu’en l’espace de 8 mois, il est possible de monter de toutes pièces un jeu vidéo), pourtant écrit à six mains, le film n’en reste pas moins consternant et on le devine aisément rien qu’à la lecture du synopsis. Mais, si l’histoire s’avère catastrophique, la direction artistique le sera tout autant, pour ne pas dire d’avantage.
Ce que l’on ne parvient pas à comprendre, c’est comment un acteur tel que Saïd Taghmaoui, qui venait à l’époque de jouer dans des films tels que La Haine (1995) ou encore Les Rois du désert (1999) ait pu se retrouver ici, certes il a le premier rôle mais cela ne le met pas à son avantage, loin de là. A ses côtés, on retrouve la crème de la crème des acteurs français (ironie) avec notamment Jean-Pierre Kalfon (dans le rôle d’Albert, le caïd du quartier (!) dont il ne s’avère pas crédible une seule seconde), Arielle Dombasle (en pseudo femme fatale dont on devine aisément ce à quoi elle servira), Julien Courbey (comme toujours coltiné aux rôles de figurants qui ne servent à rien), Catherine Benguigui & Gérard Vives (ce dernier nous offre d’ailleurs une prestation mémorable ! Devant interpréter un acteur américain, il doit pour cela prendre un accent anglais et parler "franglais" histoire de nous faire croire au subterfuge, mais manque de chance pour lui, il ne cessera de perdre son accent une phrase sur deux, le décrédibilisant totalement).
Ajoutez à cela une mise en scène qui frise l’overdose, entre les cinématiques de jeux vidéo ignobles (en CGI low-cost), les couleurs criardes (scènes éclairés aux néons), des dialogues ineptes ("On a eu un problème de désyncro avec une bande-démo", histoire de nous faire croire qu'ils savent de quoi ils parlent) et une B.O immonde où bruitage et pseudo musique électro se succèdent (Cut Killer & DJ Abdel sont les compositeurs, c’est à n’y rien comprendre). Bref vous l’aurez compris, il est difficile de comprendre comment un tel film (navet) ait pu voir le jour et notamment au cinéma !
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