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Gandahar
6.9
Gandahar

Long-métrage d'animation de René Laloux (1987)

La production du long-métrage (d'animation ?) a eu lieu en Corée du Nord, et si le film n'a pas pu être produit autre part, ce n'est pas pour rien. Rarement on a pu observer une animation aussi rigide, déconstruite et sans saveur. Si les graphismes choisis ne sont pas en eux-mêmes laids, le rendu global est tout de même proche de la catastrophe. Bref, rien que sur la forme, ce Gandahar partait mal...


Tout ceci aurait pu être en partie pardonné puisqu'on a eu l'occasion de voir des long-métrages d'animation de bonne facture alors même que l'animation était assez statique (tel est le cas notamment de la série Albator 78). Toutefois, pour arriver à un résultat correct avec un manque de dynamisme aussi criant, encore faut-il avoir deux ingrédients que le produit de René Laloux n'a clairement pas : de la poésie et du fond (un message subtil et intelligent du moins).


Pour ce qui est de l'aspect poétique, l'univers présenté est tellement plat et le didactisme poussé à l'extrême qu'il est impossible en tant qu'adulte normalement constitué de ne pas sortir rapidement du film. Ce ne sont pas non plus des vols à bord d'un espèce d'oiseau, des sortes de tapirs miniatures roses ou encore la vue de femmes à la peau bleu et aux seins nus qui vont nous satisfaire. On est très loin de l'ambiance inspirée du romantisme allemand que l'on retrouve à bord des aventures de l'Atlantis.


Pour ce qui est du fond, on retrouve sans aucune finesse des messages tels que le droit à la différence, le totalitarisme, la mémoire, etc. D'ailleurs, le choix des sujets limite un (tout petit) peu la casse puisqu'on se dit que les causes évoquées méritent d'être soutenues. Pour autant, choisir de parler du droit à la différence alors que Freaks l'a déjà fait de façon bien plus intelligente des dizaines d'années auparavant, c'est forcément prendre le risque de se voir infliger la comparaison, et cette dernière n'est pas flatteuse... Ne parlons même pas de la dénonciation du totalitarisme, complètement bâclée.


Cerise sur le gâteau, les doublages, les effets sonores et la bande originale réussissent également l'exploit d'être totalement loupés ! C'est dire à quel point il est heureux que ce long-métrage d'animation ne dure pas plus d'une heure et vingt minutes...


Le film fût un échec commercial au moment de sa sortie et on en viendrait presque à remercier le public de l'époque de ne pas avoir incité le genre à se développer, nous épargnant du même coup une possible vague de cette animation fadasse et prétentieuse.

Kevin_R
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le 24 févr. 2016

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Kevin R

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