La vie de Gandhi, apôtre de la désobéissance civile non violente, depuis son intervention en faveur des travailleurs indiens, en Afrique du Sud, jusqu'à son assassinat après l'indépendance de l'Inde.
Le défaut des biopics est une distorsion du temps: les événements et émotions se télescopent le temps de la projection, et rendent difficilement compte de la temporalité. Il est difficile ici de saisir la lente maturation des mentalités qui a permis l'adhésion de tout un peuple à un chef spirituel.
Le scénario fait un choix judicieux des épisodes de la vie de Gandhi. Le film présente ainsi un intérêt documentaire, mais renonce à trouver un souffle épique ou dramatique que l'on trouve dans "Lawrence d'Arabie", voire même "La Route des Indes", de David Lean.
La réalisation est portée par la prestation de l'acteur principal. Ben Kingsley incarne un Gandhi à l'apparence fragile, qui défie le pouvoir en place, en s'appuyant sur sa connaissance du droit et son indéfectible optimisme. Le film joue la carte de la fresque historique avec la participation de nombreux figurants aux scènes de liesse populaire, et une reconstitution saisissante du massacre d'Amritsar.
Enfin, le film porte le message de Gandhi, en insérant de nombreuses citations, mais aborde brièvement les dissensions des politiciens quant à la gestion des communautés religieuses et la séparation de l'Inde avec le Pakistan, dissensions qui ont conduit à l'assassinat de Gandhi.