Une véritable ode à la nullité que ce Gangnam Zombie ! Rarement aura-t-on vu de mémoire d'hommes une telle maestria dans la capacité d'une production cinématographique à sublimer par l'échec tout ce qu'elle entreprend : jeu d'acteurs de l'angoisse absolue, mise en scène qui constitue une véritable antithèse de l'épique, incohérences scénaristiques à la pelle pour un script qui tient pourtant sur une demi-feuille de papier toilettes, bande sonore d'une malaisance infinie qui parvient à caser chants de Noël et metal discount, ... S'il apparaît important de relever un détail de ce scénario probablement écrit par le producteur le temps d'une pause clope, c'est le patient zéro de cette épidémie de zombies qui se démarque du genre par ses fortes convictions pacifiques étant donné son manque de volonté absolu à propager le virus dont il est porteur alors qu'il déambulera pendant de longues heures dans le petit village de Séoul sans toucher le moindre péquenot, caractéristique assez peu commune et originale il faut bien l'admettre.
La vision de ce qu'il apparaît comme une œuvre d'art à part entière m'aura apporté quelque chose qui touche au divin tant elle m'aura ouvert les yeux sur ce qu'il ne faut absolument pas faire pour réussir un film qui concrétise l'exploit herculéen de faire passer Peninsula, la fameuse suite du Dernier train pour Busan inspirée de Mad Max, pour un véritable mètre étalon des histoires de zombies à la sauce coréenne. Le spectateur qui se serait embarqué dans cette aventure hautement dramatique connaîtra une succession intense de sentiments semblable aux cinq phases du deuil qui aboutira par l'acceptation d'avoir perdu une heure et demie de sa vie. Enfin, pour les plus masochistes et amateurs de bouses filmiques invétérés comme moi qui auront le courage d'aller jusqu'au bout ou tout simplement beaucoup de temps à perdre.