Cette réédition de Resident Evil 0, se situant chronologiquement juste quelques heures avant le premier opus de la licence, repose sur les mêmes principes des épisodes dits " à l'ancienne " : des personnages en 3D qui évoluent dans des décors en pré-calculé, des énigmes simples à base de récupération et d'association d'objets, des zombies en veux-tu en voilà, une maniabilité qui donne la sensation de diriger un tank, ... Ce titre conserve tout aussi bien les qualités que les défauts de ses aînés. Le but d'une " remasterisation " n'est pas de bouleverser le contenu d'un jeu, comme on peut le constater avec la myriade de titres auxquels on accole le terme "remaster" ou "HD" qui inondent le marché depuis quelques années, mais certains détails auraient mérité quelques corrections. Tout le sel de cet épisode consiste à manier deux personnages qui vont devoir s'aider mutuellement, l'aventure les contraignant à se séparer à certaines occasions. Ils ne partagent pas leur inventaire et pour transférer un objet de l'un à l'autre, il est nécessaire qu'ils ne se séparent pas à plus de 50cm de distance. Par ailleurs, leur inventaire personnel ne comporte que six cases, sachant que la moitié des armes occupe deux d'entre elles. Il se remplit donc très, trop vite.
De plus, les développeurs ont abandonné les fameux coffres propres aux anciens Resident Evil qui permettaient d'entreposer ses affaires pour mieux les retrouver quelques salles plus loin. Bien que farfelue, cette fonctionnalité avait le mérite de minimiser les allers-retours. Ici, les personnages doivent déposer leurs objets pour mieux revenir les récupérer par la suite. Il s'agit bien d'un problème majeur puisque le joueur passera presque la moitié du temps à se battre avec l'inventaire et à gérer la logistique. Ajoutez à cela des salles qui servent juste de transition et entrecoupent l'aventure de temps de chargement superflus et vous aurez fini de briser le rythme du jeu.
Néanmoins, Resident Evil 0 est toujours aussi agréable à l’œil et a très bien vieilli pour un jeu sorti à l'origine en 2002. Les lieux visités sont pour la plupart des redites des autres épisodes, mais regorgent toujours d'autant de détails. Bref, un titre en demi-teinte que l'on a envie d'aimer, mais dont les défauts restent difficiles à oublier.