Un samedi après-midi de vacances scolaires, je profite d'une séance à 14h00 pour aller voir ce Patser, A.K.A. Gangsta par chez nous, dont l'affiche attisait ma curiosité.
Car de ce film, je n'avais avant cela vu que l'affiche. Ni bande-annonce, ni résumé, ni publicité, rien, je n'en avais jamais entendu parler.
J'ai toute la salle pour moi. Je suis le seul spectateur pour cette séance. Chose étonnante pour un samedi de vacances.
Il n'empêche que je suis heureux de me retrouver devant une très bonne surprise.
Une foi digéré l'affreuse version française, j'apprécie ce qui m'est proposé.
Le spectacle proposé me pète à la gueule, ne laissant presqu'aucun répit tout le long des 2 heures (et quelques minutes) que dure le film.
Je ne connaissais pas les deux réalisateurs aux manettes de ce décoiffant voyage à Anvers: Adil El Arbi et Bilall Fallah.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux-là ont un talent fou, et l'utilisent à bon escient.
Fallah et El Arbi ont beaucoup de bonnes idées. Ils se permettent de nombreuses fantaisies et effets visuels de bon aloi.
D'une histoire usée jusqu'à la corde, les deux compères font un film explosif, survitaminé, d'une énergie folle, sans pour autant partir en vrille, et virer du côté obscur de l'hystérie.
El Arbi et Fallah savent employer leur caméra et leurs idées pour booster l'action, sans pour autant céder à la facilité du découpage démentiel, brouillon et indigeste. Ils évitent les pièges de ce genre de mise en scène.
On est loin du foutoir lourdingue des films de Neveldine & Taylor, ou même d'un Guy Ricci des mauvais jours.
L'intrigue se déroule sans accrocs, les acteurs sont impliqués et appliqués, la musique est parfaitement dans le ton, tout s'enchaîne frénétiquement, on s'en prend plein les yeux, plein les oreilles...
En un mot: c'est épatant !!!
Je ne regrette vraiment pas le voyage !
Abri et Fallah ont de la suite dans les idées. Je ne suis pas étonné que les sirènes d' Hollywood les aient attirés dans leurs griffes. Tant mieux pour eux!
J'espère juste qu'ils ne seront pas muselés par les contraintes imposées par les grands studios outre-Atlantique. Car la réussite de leur Patser repose en grande partie sur la liberté artistique qu'ils n'auront sans doute pas au pays du dollar...
J'ai découvert grâce à ce film deux auteurs. Quel dommage que leur 3ème long métrage soit totalement passé inaperçu chez nous...