- On est d'accord, on la viole pas ?
- Non, non...
- Non on la viole ou non on la viole pas ?
- Non, non on la viole pas !
- clin d’œil... Non, on la viole pas.
- ...
- Non, mais je parle du viol cool, le viol sans plainte et tout.
Romain Levy, c'est le type qui a réalisé l'une des meilleures comédies de ces dernières années. Radiostars, malgré un succès mitigé dû à un marketing frileux a su mettre en valeur ses qualités par une fraîcheur et une spontanéité que le genre ne considère plus trop aujourd'hui.
Gangsterdam, son deuxième long métrage affiche quelques ambitions qui se ressentent principalement dans la mise en scène. Son histoire classique provoque de temps à autre des sourires amusés que l'on doit principalement au très doué Côme Levin. Mais voilà que l'on dote ce même acteur de la séquence la plus malsaine et condamnable du film, le dialogue cité ci-dessus qui parle du "viol cool".
Oui, on peut rire de tout, mais le bon sens voudrait, veut que l'on ne cherche pas le rire du spectateur avec l'un des actes les plus violents qui puissent exister. Suis-je coincé ou trop sensible, je ne pense pas. L'humour sert d'une part à amuser le peuple par la représentation et l'exagération de nombreux clichés (à condition d’être plus malins que gratuits), trouver le bon mot qui fera mouche, le gag qui fera rire, ... mais il a aussi un but primordial, celui d’éveiller les consciences par le divertissement, dénoncer par l'humour.
Bon, le film est quand même assez mauvais au point de devoir quitter la salle avant la fin de ce désastre qui banalise en l'espace de quelques secondes l'acte du viol.
Peut-on rire du viol pour le dénoncer ? Si oui, comment ? Si vous arrivez à répondre à cette question en présentant des exemples significatifs et intelligents, je vous invite vivement à écrire votre premier spectacle.
Que vous soyez fan de Kev Adams, de Radiostars et cie, ne faites pas la même erreur que moi, n'allez pas voir ce film.
En attendant, je m'en vais me purger de tant de bêtise. Ne m'attendez pas, ça va être long.