Commençons par un petit résumé de l’histoire. Ganga est une jeune fille éperdument amoureuse d’un jeune homme qui lui promet de changer son destin et l’invite à quitter sa ville natale et sa famille. Cette promesse d’un avenir meilleur va se ternir lorsqu’elle découvrira qu’elle a été à la place vendue comme esclave sexuelle à une « madame ».
Il est important de noter que ce film est un film indien. Les mœurs et les coutumes sont donc différentes de l’occident. Ici, j’y ai vu un film un tant soit peu surprenant. Traiter de la prostitution n’est pas, me semble-t-il, quelque chose de commun en Inde. Les femmes sont les protagonistes de cette histoire, éclipsant les hommes (quelques scènes sont critiquables, car l'homme se place comme salvateur). Dans un premier temps, elles sont présentées en position de faiblesse, voir de soumission à leur destin tragique. Néanmoins, la narration bascule vers une prise de pouvoir de Ganga, rôle incarné par la jeune actrice Alia Bhatt, traduisant avec justesse sa détermination et sa lutte. Sa jeunesse et sa condition de femmes ne l’empêcheront pas de faire affaire avec les hommes, de refuser de se marier ou encore de devenir femme politique et finie par obtenir le respect de tous et toutes. Elle milite pour les droits des prostituées : en voulant leur donner un accès à l’éducation scolaire, faire reconnaitre leur métier, etc. Cette problématique est assez actuelle dans les questionnements sur la reconnaissance du métier de la prostitution.
C’est finalement un film qui m’a fortement surpris et dont on ne voit pas passer le temps, ce film dur tout de même 2H40. La narration est ponctuée de trois scènes de danse et de chant qui nous transportent en Inde le temps de quelques instants.