Le huis-clos parfait, Lino, Serrault, Romy Schneider bluffants
"La corde" de Hitchcock est une référence en matière de huis-clos. Il faut dire que tous les ingrédients y sont réunis pour vriller les nerfs du spectateur : jeu d'acteurs parfait, situation tendue en permanence, narration impeccable, climax final.
Eh bien, avec "Garde à vue", Claude Miller signe un film de la même trempe.
Michel Serrault y incarne un notable d'une ville de Normandie inculpé pour le viol et l'assassinat d'une petite fille.
Placé en garde à vue, il est cuisiné au commissariat par Lino et son assistant facho Guy Marchand (aussi con et gratuitement violent dans ce rôle que dans "Coup de torchon").
Pendant tout le film, on assiste à un interrogatoire qui tente de reconstituer les circonstances du meurtre du point de vue tantôt de Lino, tantôt de Serrault, tantôt de la femme de ce dernier (Romy Schneider), un peu à la façon de "Rashomon".
Monument de tension, ce film termine en apothéose surprenante.
Extraordinaire performance des comédiens au service d'un grand grand film français, qui aurait aussi bien pu s'intituler "Chronique de la haine ordinaire", en référence à Pierre Desproges.