Les tentatives de suicide conjointes des deux personnages principaux qui ouvrent le récit ne donnent pas le ton définitif du film. Ce sera d'ailleurs le dernier moment désespéré de cette histoire par laquelle, comme l'indique le titre du film, Paul Fejos appelle à l'optimisme. La rencontre sur un quai de Vienne entre Marie et Jean, jeunes prolétaires à la rue, est le début d'une fable naïve sur la nécessité et le bonheur d'être deux.
Le sujet de Fejos n'a rien du conte merveilleux. Si Jean s'offre finalement son taxi, synonyme de travail, c'est après maints incidents et petits boulots dans une société capitaliste et bureaucratique dure aux faibles. Le couple ne survit, face aux menaces de chômage, d'expulsion ou de saisie que grâce à la solidarité ouvrière et plus encore grâce à la solidité de son amour.
La mise en scène reste le plus souvent fidèle aux règles du cinéma muet et Paul Fejos s'en remet, plus qu'aux quelques bribes de texte, à une illustration imagée et poétique pour exprimer les idées simples du sujet: amour, espoir et désespoir... Pour autant, l'histoire de Marie et Jean n'est pas tout le temps émouvante, sans doute parce que la réalisation a pris un coup de vieux et que l'interprétation, conformément au mode du cinéma muet, est un peu trop démonstrative.