On ne change pas une équipe qui perd

Pouvait-on imaginer faire une suite au désastreux Garfield ? Nous autres, adultes responsables et bien pensants, non. Les studios de la 20th Century Fox, oui. Et c'est dans un élan d'originalité inouï que les scénaristes vont se plier en quatre pour nous offrir une nouvelle aventure encore plus incroyable que la précédente. Inspiré par le célèbre conte de Mark Twain "Le Prince et le Pauvre", le scénario de cette séquelle joue la carte de la surprise totale en amenant nos héros Garfield, Odie, Jon et sa fiancée Liz à Londres ! Là-bas, notre matou roux va prendre malgré lui la place de son sosie de prince, héritier d'un gigantesque palace, tandis que ce dernier va se retrouver coincé dans la chambre d'hôtel modeste de Jon.

Pendant ce temps, Garfield le goinfre va s'empiffrer et vivre la belle vie en compagnie de ses loyaux sujets : une bande d'animaux de la ferme. Pendant ce temps encore, Jon essaie de demander la main de Liz mais n'y arrive pas. Pendant ce temps encore et encore, le méchant neveu de la princesse récemment décédée essaie tant bien que mal de s'approprier la demeure en tentant d'éliminer le chat héritier, qui s'avère donc être Garfield pour l'occasion. Un scénario comme celui-là, ça tient du génie... Plus sérieusement, si une telle histoire est ringarde mais destinée aux gosses, on comprendra aisément la chose et pardonnera le manque de sérieux.

Mais prendre pour personnage principal le héros de la bande dessinée culte de Jim Davis, négliger à nouveau toute la subtilité de son humour pour ne conserver que le fait que Garfield soit un chat roux qui aime les lasagnes, c'est assez scandaleux. Qui plus, le nouveau venu Tim Hill (Les Muppets dans l'espace) nous sert une foule de pseudo-gags dont on ne comprend pas vraiment le but agrémentés d'une mise en scène rythmée mais sans panache et de répliques basées sur des jeux de mots navrants. Bref, Garfield 2 est une séquelle inutile qui ne mérite qu'une sortie directement en DVD.