Après avoir relu le roman de F. Scott Fitzgerald, j'en ai également profité pour revoir le film de Baz Luhrmann dans la foulée.
Et dans un premier temps, je suis forcé d'admettre que ce dernier se montre plutôt fidèle à l'oeuvre originale dans la forme comme dans le fond puisque les dialogues sont pratiquement les mêmes et que les séquences sont toutes respectées. Les seules libertés que se permet le film concernent le mode de narration. Nick Carraway, en l'occurrence incarné par Tobey Maguire, devient un écrivain alcoolique qui trouve dans le fait de coucher sur papier le récit de sa rencontre avec Gatsby une certaine fonction cathartique et thérapeutique.
Là où le film me pose davantage problème, c'est sa manière quasiment intempestive de tout vouloir expliciter ou surligner, là où l'oeuvre de Fitzgerald fait davantage preuve de finesse et d'ambiguïté. Dans le roman, l'intrigue repose en partie sur l'hypocrisie dont tous les personnages font preuve et qui fait d'eux des coupables ou des complices du drame à venir. Bien que le film n'occulte pas cette dimension, il le fait avec de gros sabots, à coup de zooms et autres mouvements de caméras, de répliques sur lesquelles il ne peut s'empêcher d'insister quand il ne va pas jusqu'à expliciter ce qui doit rester de l'ordre du non-dit ou du sous-entendu.
En cela, le film me laisse une sensation de grossièreté à laquelle contribuent également l'utilisation abusive de CGI, une photographie et une direction artistique vulgaire et tape-à-l'oeil et une bande-originale qui dans un autre contexte aurait pu me paraître audacieuse ...