Attendu et redouté par les lecteurs du livre, du chef-d'œuvre.
Gatsby.
Le souvenir de la lecture de l'ouvrage était une alternance entre les pensées de Nick, cette observation d'une demeure voisine digne de Disneyland et d'un ennui mortel. Du détail en veux-tu en voilà.
La réalisation cinématographique m'a révélé un Nick Carraway encore plus faible que je ne l'aurais imaginé.
L'esthétique des décors et la photo splendide servent ce monde magique auquel Nick semble vouloir aspirer prendre part. Manipulé, il pense devenir le meilleur ami d'un millionnaire fantomatique.
À vrai dire, la seule chose que j'aurais à reprocher au film ce serait sa 3D, surchargée au possible au point d'en être gênante à plusieurs reprises. Quelques belles exploitations mais globalement, elle casse les pieds plus qu'autre chose (et pourtant j'aime la 3D au cinéma — peut-être plus comme dans Tron ou Prometheus car discrète et naturellement immersive).
Gatsby au cinéma retranscrit avec brio les différentes facettes de l'aliénation, d'une société décadante et désinvolte. Et s'il n'est pas une adaptation mot pour mot du livre, on s'en fiche pas mal : la vision du réalisateur (de l'artiste ?) est sa façon de lire l'œuvre. Chacun sa vision. Qu'on apprécie ou pas en peinture, au cinéma.