A l’occasion des 30 ans de L’Étrange Festival, Sylvain Perret (Chargé d'édition chez Gaumont Vidéo) s’est replongé dans les archives florissantes et obscures de la firme à la marguerite pour nous offrir un florilège d’images toutes plus bizarres et étranges les unes que les autres.
Un véritable travail de spéléologie a été fait pour exhumer toutes ces images qui ont été, pour bon nombre d’entre-elles numérisées pour la première fois. Ce sont des images d’un autre temps et sous la forme d’un fourre-tout, on y découvre toutes sortes de bizarreries surréalistes, pêle-mêle il y est question de séances occultes (sorcellerie, magie ou encore vaudou), de happenings, de records du monde, d’inventions loufoques, d’évocation du féminisme, d’artistes en tout genre, …
Sylvain Perret (L’Envie de tourner - 2022) nous offre là l’occasion de découvrir des images rares, en provenance des archives de la Gaumont (issues des Actualités Gaumont, d’Images du monde ou de diverses réalisations obscures). Prenant la forme d’une capsule temporelle, on y découvre par exemple, parmi les bizarreries, un spécimen d’unicorne, une pouliche à 3 pattes, une poule à 4 pattes, un homme qui escalade un gratte-ciel les yeux bandés ou encore, un autre suspendu par les cheveux. Dans la catégorie loufoque, on a droit au “3ᵉ Festival des records fantastiques” à Évry (un type capable de manger du verre, voire même une bicyclette, le recordman de château de cartes de Maurice Gueguen qui a assemblé 10 000 dessous de bière, un belge qui doit tenir 6h d’affilées immobile sur son vélo ou encore, ce couple devant tenir le baiser le plus long du monde), ainsi que le “Marathon mondial de l’hypnose” avec Dominique Webb.
Les mini-reportages nous donne l’occasion de nous replonger dans les luttes féministes avec “le mouvement de libération des femmes” (la condition des femmes, le droit de vote, l’avortement, …) ainsi que divers sujets d’actualité et de société (comme le procès de Bobigny avec Gisèle Halimi). Dans un registre un peu plus léger, on y retrouve un focus sur des artistes, avec l’univers délirant de Niki de Saint Phalle, le peintre “extra-surréaliste” Salvador Dalí ou encore Jean-Pierre Raynauds, créateur des “psycho-objets” (ne supportant plus l’idée de faire pousser des fleurs, il s’est donné pour mission de remplir tous les pots de fleurs par du ciment). Sans oublier la parenthèse absurde offerte par quelques inventeurs (“l'Automodule” de Jean-Pierre Ponthieu : une bulle sur 4 roues, Kailer : l’inventeur de patins permettant de marcher (ou plutôt, de flotter) sur l’eau, “l’autoped” la patinette à moteur (l'ancêtre de la trottinette) ou encore l’avènement du véhicule électrique avec la citadine Teilhol).
Gaumont, l'étrange anthologie (2024) porte bien son nom, puisqu’il nous permet de nous replonger dans une époque révolue, à travers une anthologie d’images inédites (à la fois intrigantes et absurdes).
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