L'Amérique en mutation
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le 4 sept. 2016
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Cette fresque familiale, sorte de Dallas avant l'heure, mais en beaucoup mieux, fut très coûteuse (14 millions de dollars de l'époque) et demanda 3 ans de préparation. A l'image du Texas, cet Etat plus vaste que la France, Géant fut voulu immense par son réalisateur George Stevens. Pendant plus de 3h, on peut suivre la destinée de la famille Benedict, avec ses drames et ses joies, mais c'est aussi l'aventure du pétrole qui a enrichi cet Etat, symbolisé ici par Jett Rink, le personnage incarné par James Dean. De petit employé de ranch et pris en affection par Luz Benedict, il hérite d'un petit terrain où il découvre soudainement du pétrole, et devient un magnat de l'industrie pétrolière. La scène de cette découverte puis la venue de Rink recouvert du précieux liquide dans le ranch familial pour narguer les Benedict, est à ce titre une réussite, tout comme l'affrontement qu'il mènera pendant 40 ans contre ses anciens employeurs. Et ça rendait bien, car sur le plateau, James Dean et Rock Hudson se détestaient.
Dean a eu le rôle après le succès remporté dans la Fureur de vivre, alors que Richard Burton était pressenti ; en 3 films (avec son premier, A l'Est d'Eden), il est devenu une icône de la jeunesse rebelle des années 50, il se tua dans un accident d'auto 8 jours après le dernier tour de manivelle de Géant. Cette mort a faussé un peu le sens que Stevens voulait donner à son film, voulant raconter à la fois une saga familiale et la transformation économique du Texas par la découverte du pétrole, mais Dean est parvenu à voler la vedette à ses prestigieux partenaires Liz Taylor et Rock Hudson dans les quelques scènes où il apparait. Parfois, il en fait trop, imprégné lui aussi comme Brando ou Newman de cette méthode Actor's Studio, et d'ailleurs je n'aime que moyennement l'évolution du personnage qui devient un sinistre baron du pétrôle, raciste et alcoolique ; je ne sais pas si c'était comme ça dans le roman d'Edna Ferber, mais ça n'est pas très reluisant. Le reste du casting est remarquable, avec la vitalité de Mercedes McCambridge dans le rôle de Luz, et quelques jeunes débutants comme Carroll Baker, Rod Taylor, Sal Mineo (qui venait d'être le partenaire de Dean dans la Fureur de vivre) et aussi Dennis Hopper qui s'est lié d'amitié avec Dean sur le plateau.
Le mélodrame familial, ou la parabole finale sur la vanité de la richesse et de la puissance sont intéressants, mais le film n'est pas sans défauts, Stevens fut victime de son film-fleuve qui est trop long et encombré de personnages secondaires qui auraient pu être supprimés sans que ça nuise à la clarté de l'histoire, mais c'est devenu un classique d'un genre hollywoodien à la fois épique et sociologique qu'il serait dommage d'ignorer.
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le 11 sept. 2017
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