Incohérences
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Réalisé en 1953, Gelosia est chronologiquement le huitième film de Pietro Germi. Il s'agit d'un mélodrame situé, une fois n'est pas coutume de la part de ce réalisateur Génois de naissance, sous le soleil de Sicile.
Le marquis de Roccaverdina, interprété par Erno Crisa, s'éprend de la belle Agrippina (Marisa Belli). Mais voilà, leurs rangs sociaux divergent, elle est une fille de paysans pauvres, et lui est un aristocrate de haut rang. Leur passion survivra-t-elle à leur différence de caste...
Moins connu qu'un Dino Risi ou qu'un Mario Monicelli, le réalisateur Pietro Germi demeure pourtant un auteur majeur de la grande période du cinéma italien. Touche à tout de génie, il a notamment brillé dans la comédie à l'italienne, seule variante qui tient historiquement la dragée haute à la screwball comedy américaine, mais également dans le domaine du drame social dont il est avec Vittorio De Sica, l'un des plus doués illustrateurs.
Gelosia, littéralement Jalousie, est un mélodrame se déroulant dans une Sicile d'avant guerre avec son folklore et ses principes faits de traditions et d'honneur... qu'il ne vaut mieux pas bafouer. Un amour impossible entre un aristocrate en haut de forme et une fille de paysan bella ma povere naît d'un simple regard, mais dans cette Sicile d'avant-guerre il n'est pas de bon ton qu'une telle union se conçoive.
Filmé dans un magnifique noir et blanc dont Germi magnifie les contrastes, Gelosia est un remarquable mélodrame dans le plus pur style du néoréalisme italien. S'attachant à l'illustration des émois de ce couple peu commun en utilisant une photographie stylisée remarquable, Germi expose une histoire passionnelle qui émeut tout en montrant les aberrations des différences de classe et leurs conséquences. Moins acharné qu'un Ettore Scola plus militant, ou qu'un Dino Risi plus anarchisant, quand il s'agit d'exposer les travers de la société italienne, Germi n'en demeure pas moins un remarquable illustrateur avec un style plus neutre et moins courroucé, mais qui réussit à faire passer ses messages avec justesse.
Visuellement splendide, ce drame passionnel magnifie cette Sicile emprunte de Bohême et de traditions ancestrales. Il y a quelque chose qui donne à ce film une dimension romanesque qui n'aurait pas dépareillé dans la filmographie d'un Douglas Sirk par exemple.
En tout cas, Pietro Germi est un cinéaste à découvrir ou à redécouvrir pour rendre compte de la richesse et la diversité de ce que fût l'immense champs d'illustration de l'une des plus grandes cinématographies de l'histoire du 7ème art.
Créée
le 16 janv. 2017
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