Chronique adolescente sur laquelle règne un total esprit d'insouciance. Linklater fait son "American Graffiti" mais sans aucune intention dramatique.


C'est le dernier jour de l'année scolaire en ce mois de mai 76 et le dernier jour du lycée pour les plus "anciens". Pas le moment de penser à demain ni à un scénario très épais. Linklater sort la boîte à souvenirs pour compiler les séquences pleines de légèreté et nous entraîne passer la nuit avec sa bande de jeunes foufous en quête de liberté. Le décor est modeste : une petite ville américaine pavillonnaire semblable à des milliers d'autres, sans charme ni réelles distractions. Le seul objectif pour fêter dignement le début des vacances sera de traquer les bizuts pour leur rougir le cul à coups de batte de cricket et de boire le plus de bières possible. C'est parfois dans la simplicité que se dévoilent les vrais petits plaisirs de la vie.

Notre plaisir à nous se résumera ainsi à suivre cette galerie de personnages nettement stéréotypée (le gros fumeur de beuh, la star de l'équipe de foot, le petit groupe des geeks/weirdos un peu à part mais pas totalement exclus non plus par leurs congénères parce que tu vois on est juste là pour passer un bon moment donc on va pas se prendre la tête avec des histoires de harcèlement ou je sais pas quoi) chercher à vivre une de ces fameuses nuits d'éternité. De ces nuits qui forgent déjà votre future inclination à la nostalgie, de ces nuits "carte blanche" où votre mère vous dispense de couvre-feu, de ces nuits où toutes les rencontres sont dignes d'intérêt, où tous les baisers vous font parcourir un petit frisson dans le dos, où tous les rires font résonner comme un petit sentiment d'immortalité. "Dazed and Confused" c'est un instantané, la jeunesse de Linklater prise sur le vif, reconstituée dans sa meilleure version pour ne jamais la laisser tout à fait filer. Alors bien sûr, les situations pourront manquer de naturel et l'écriture de spontanéité mais l'essentiel est là, nous rendre plus légers à la faveur de cette parenthèse enchantée.


Pour soutenir sa virée nocturne totalement vouée au culte de la culture adolescente américaine des années 70, Richard s'appuie bien évidemment sur une B.O assez monstrueuse pour peu que l'on gôute un minimum le rock à cheveux de cette époque : Deep Purple, Aerosmith, Alice Cooper, Black Sabbath, Kiss, Sweet etc... Bref, un peu la bande-son idéale d'une génération et peut-être celle de Quentin Tarantino qui n'hésita pas à choisir cette production pour occuper la dixième place du classement de ses films préférés de tous les temps... Nostalgie, quand tu nous tiens...

Sachenka
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le 21 oct. 2024

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