Le peril jeune
Avant de me lancer dans "Dazed and Confused", j'ai zappé rapidement à travers la timeline de VLC pour voir un peu à quoi ressemblait le film. Ce que j'ai vu m'a presque fait renoncer. J'y ait vu un...
le 13 mai 2017
16 j'aime
M’étant dore et déjà frotté aux teen movies, je n’avais jamais vraiment réussi à dénicher la perle. Je ne savais pas réellement ce que je cherchais mais la vision rafraichissante qu’a Linklater de la jeunesse m’a vraiment mis une sacrée claque.
Il dépeint sa propre expérience dans Dazed and confused en s’émancipant complètement de la dimension dramatique qu’avait l’habitude d’introduire John Hugues pour ne laisser qu’une sensation d’insouciance et de liberté le tout sous la coupe d’une nostalgie bienveillante.
Dans une œuvre comme celle-ci sans réel fil conducteur le risque principal aurait été l’incapacité du film à intéresser où à captiver son spectateur, mais Linklater parvient à éviter cet écueil en se focalisant dans un premier sur les différentes mésaventures que peuvent endurer les jeunes gens sans jamais tomber dans le drama et en ayant toujours une résolution contrebalançant chaque aspect négatif à l’image du bizutage de Mitch (Wiley Wiggins) qui est redouté et douloureux mais qui au final sonne plus comme un « bienvenue chez les grands » et dont la vengeance est fortement appréciée.
Cependant si le film se veut léger, les questions que se pose une jeunesse plus ou moins paumée ne sont pas non plus complètement absentes du film comme le montre Pink (Jason London) qui refuse de signer la charte de son entraineur de football qu’il considère comme une entrave à ses propres libertés. Le personnage de David interprété par Matthew Mcconaughey qui visiblement refuse de grandir et continue les soirées étudiantes semble ne pas faire grand-chose de sa vie mais là encore le spectateur ne retiendra de lui que sa fière allure et l’image cool qu’il entretient ardemment. Ron Slater (Rory Cochrane) est également un bel exemple, on ne le voit à aucun moment se confronter à la réalité des choses étant toujours plus défoncé au fur et à mesure que le film avance.
La soirée progresse et chaque jeune ose un peu plus sous l’effet des différentes mixtures ou drogues ingérées, les moments deviennent plus solennels et sérieux, les paroles et gestes gagnent en ampleur, à l’image de Pink qui embrasse pour la première fois celle qui lui plaît, Mike (aka génial Adam Goldberg) qui prend sa revanche sur celui qui l’a humilié en début de soirée et même Tony qui avoue son faible pour une première année rencontrée quelques heures plus tôt.
Certains comme le jeune Mitch vivent ici leur première soirée donc premier flirt et première cuite ô combien importante pour un adolescent, qui n’échappera pas non plus à son premier sermon pour être rentré au petit matin.
Dazed and Confused c’est l’insouciance que ressent chaque individu arrivé à un certain stade de sa vie et qui en a conscience, c’est cette sensation de pesanteur et de légèreté où l’on croit que ce moment ne peut s’arrêter, où l’on sourit presque bêtement en se disant « je suis bien », c’est cette osmose qui se créée avec les personnes qui partagent ce moment avec nous.
Il n’y a pas de raison de s’inquiéter parce que demain n’existe pas ou au pire, c’est encore dans longtemps.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Films et Vus et revus en 2016
Créée
le 6 avr. 2016
Critique lue 1.5K fois
19 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Génération Rebelle
Avant de me lancer dans "Dazed and Confused", j'ai zappé rapidement à travers la timeline de VLC pour voir un peu à quoi ressemblait le film. Ce que j'ai vu m'a presque fait renoncer. J'y ait vu un...
le 13 mai 2017
16 j'aime
Sorti en 1993 génération rebelle est un film relatant la dernière journée de l'année scolaire d'un groupe de jeunes à la fin des années 70. Un teen-movie qui a du sens, qui arrive à être drôle sans...
Par
le 29 mai 2014
15 j'aime
2
Cinéaste éclectique, Richard Linklater signe ici son "American graffiti", s'attardant sur la jeunesse des années 70, finalement très proche de celle des 50's. Plus les choses changent et plus elles...
Par
le 1 févr. 2013
12 j'aime
1
Du même critique
Après les sorties de New York 1997 et Halloween, John Carpenter alors au sommet de sa carrière sort en 1982 The Thing, premier opus de ce qu’il appellera «Trilogie de L’Apocalypse» avec Prince des...
Par
le 16 juin 2015
26 j'aime
5
Je vous avoue que je suis un peu perdu là. Le 1 et le 2 étaient mauvais, pas foncièrement mauvais de bout en bout, il y avait quelques trucs à sauver quand même. Il faut reconnaître qu’aussi nuls...
Par
le 6 avr. 2016
25 j'aime
4
(Je spoil un peu, mais pas plus que le titre du film) Le sénateur Ransom Stoddard arrive à la gare de Shinbone des années après l’avoir quitté, accompagné de sa femme Hallie. Il est approché et...
Par
le 26 janv. 2015
25 j'aime
1