En dépit que le film ait son petit public, Dead Presidents - à nouveau, un titre français foireux et pompier - ne transforme pas vraiment l'essai. L'évolution des USA entre fin 60 et fin 70 est très bien rendue, et c'est sans doute le point le plus réussi du film.
Mais il utilise trop de grosses ficelles et de situations attendues, pour ne pas dire téléphonées, pour que le film soit convaincant. Rencontre improbable entre The deer hunter de Michael Cimino, le Malcolm X de Spike Lee, et n'importe quel film de casse, c'est surtout un sentiment de déjà vu qui domine. On a l'impression d'avoir déjà rencontré tout ça, ailleurs et dans le désordre, mais en mieux chez les autres. Les scènes au Vietnam font notamment pâle figure en comparaison avec la pléthore de films réussis sur le sujet.
Certains personnages sont clairement de trop, comme si les frères Hughes avaient voulu dresser un portrait exhaustif de tous les profils, et de toutes les situations que pouvaient vivre les noirs américains à l'époque. Mais les caractères sont assez superficiels et les personnages, plutôt mal écrits, réduits à quelques traits dominants qui les caractérisent.
Plus gênant, le film dédouane de façon assez complaisante les actions de ses protagonistes, qui ne sont jamais remises en cause un seul instant. Que ce soit les attitudes durant la guerre, ou celles de retour aux USA, tous les personnages sont présentés comme victimes, mais jamais d'eux-même.
Vu les facilités dont il use, la déception à l'issue du film est donc plus grande que la satisfaction.