GENÈSE (Philippe Lesage, CAN, 2018, 131min) :
Délicieuse chronique douce-amère sur les premiers émois adolescents et la découverte des vicissitudes des sentiments amoureux. Philippe Lesage compose avec élégance et bienveillance tous les allers-retours des tourments des coeurs, à travers plusieurs trajectoires narratives qui s'accompagnent, se croisent, dans une délicate variation du même t'aime. La superbe mise en scène précise dépeint habilement des trames amoureuses, initiatiques et identitaires, immergées régulièrement dans une ambiance musicale servant judicieusement de fil rouge aux affres des protagonistes. La caméra capture toujours à belle distance les battements des cœurs ou les violentes désillusions grâce à la pertinence de l'utilisation ou non des zooms et des nombreuses focales utilisées suivant la situation pour capter au mieux les élans et les tourments. Ce singulier long métrage s'avère être rafraîchissant par la faconde et la spontanéité de jeux de ces épatants interprètes mais met en lumière sans fioriture certains sujets plus graves. Une œuvre dont l'ampleur va au-delà qu'une simple fable nostalgique sur les désillusions amoureuses, mais signe une douloureuse fin de l'innocence, jusqu'à une certaine forme de renaissance dans le segment final, où le feu précède les cendres des adieux... Venez replonger avec émotions dans vos premiers souvenirs amoureux à travers ces trajectoires ébranlées par les jeux de l'amour et du hasard, sous la forme d'une "Genèse". Sensible. Mélancolique. Universel. Touchant.