Dans une école,c'est la guerre entre les enfants de divorcés et les autres.Les premiers,en infériorité numérique,font grossir leurs effectifs en provoquant des séparations chez les parents des seconds.En ce début des nineties,le divorce devient un véritable phénomène de société et Patrick Braoudé,connu jusque-là en tant que comédien et scénariste,tente de surfer sur la vague en s'emparant de ce thème porteur pour en faire le sujet de sa première réalisation.Avec succès d'ailleurs,puisque le film marchera très bien.Il signe le scénario et les dialogues,et s'est entouré d'une solide équipe technique.Il y a là des membres de la bande à Luc Besson,comme Christophe Lambert,ici coproducteur,Gérard Krawczyk,qui fait office de conseiller technique,et le chef-opérateur Thierry Arbogast,et aussi des professionnels réputés du cinéma français tels que la monteuse Marie-Josèphe Yoyotte ou le mixeur Jean-Paul Loublier.Mais tout ce petit monde ne s'est pas trop fatigué,la photo d'Arbogast par exemple est fort médiocre,et l'ensemble manque de relief.Sur le fond,Braoudé semble hésitant quant aux directions à donner à son histoire,et son script s'éparpille en saynètes moyennement cohérentes.Le ton oscille entre comédie infantile et drames familiaux,sans que le mélange n'opère vraiment.Le film décrit les affres du divorce et les conséquences traumatisantes qu'il entraîne sur les enfants,mais également sur les parents,tout en essayant de faire rire en s'appuyant sur un humour bas de gamme puéril.Du coup,le sujet n'est pas réellement traité et le film s'enfonce progressivement,au gré de scènes décousues,dans un remake raté de "La guerre des boutons".De temps à autre,un trait d'humour ou un moment d'émotion fonctionnent,mais trop rarement pour combler le manque de rythme et le laisser-aller scénaristique.Les mômes sont antipathiques,un peu trop pour être crédibles,et leurs manigances provoquent plus l'embarras que l'amusement,même si certaines notations à propos des relations entre les enfants de divorcés et leurs parents sont bien vues.Il apparait que l'histoire repose sur l'affirmation et le refus de la différence,l'humain cherchant dès son plus jeune âge à s'organiser de manière clanique,quels qu'en soient les prétextes.La fin se perdra dans la dramatisation excessive suivie d'un inévitable happy-end.Hormis Adrien Dirand,qu'on ne reverra pas,et Jennifer Lauret,déjà très mignonne et très juste,les gamins du film jouent horriblement mal,ce qu'on doit sans doute à Guila Braoudé,future réalisatrice et épouse de Patrick,qui avait la charge de les coacher.Le cinéaste a également utilisé son fils Jonas,alors tout petit,pour incarner le fils du personnage qu'il interprète.Le casting adultes est par contre très bon,mais peu présent dans ce film où l'on voit surtout les pré-ados.Jolies apparitions quand même de Sonia Vollereaux,Patrick Bouchitey,Clémentine Célarié,Pascal Légitimus,Jean-François Derec,Daniel Russo,le cousin de Braoudé,ainsi que du réalisateur lui-même,impayable en instituteur mytho et dépassé,et de son pote Jean-Paul Lilienfeld dont il était inséparable à l'époque.