L'archétype des travers du cinéma anglais : des acteurs formidables, mais une réalisation totalement absente et un script indigent. Exemple parfait de ce qu'il faut éviter à tout prix pour les scénaristes en herbe, Genius illustre bien malgré lui un principe d'écriture de base : show me, don't tell me. Tous les enjeux (par ailleurs très flous et jamais clairement définis) des personnages se retrouvent dans les seuls dialogues, et n'affleurent jamais à la surface du jeu ou de la mise en scène.
Quant au récit lui-même, il consiste en une vision romantique de l'écrivain, sans jamais explorer les affres supposément traversés par les protagonistes. Seules les apparitions (brèves, malheureusement) de Guy Pearce (Scott Fitzgerald) et Dominic West (Hemingway) donnent un semblant de profondeur et de consistance à une galerie de personnages qui sonnent résolument faux.
Un film énervant, sans saveur et terriblement pompeux. Dommage !