Martin Scorsese n'est pas seulement un réalisateur flamboyant pour la fiction, il est aussi très bon pour les documentaires, même les faux d'ailleurs.
Living in the Material World est formellement un peu mal-aimable parfois puisque la musique se coupe presque toujours de façon brutale et surtout on ne nous indique pas ce que font les intervenants dans la vie ou leur relation à George Harrison. Il faut donc déjà un peu connaitre son histoire avant de se lancer dans ces 3h30 de visionnage, même si pour certains collaborateurs et membres de la famille, on capte vite de qui il s'agit par rapport à lui.
Ce qui est génial avec Scorsese, c'est qu'il a cherché à cerner au mieux la spiritualité de George. C'est un aspect assez sensible à traiter dans un documentaire sur un artiste et il y a toujours un risque d'en faire trop, de s'emballer ou au contraire de rejeter ça en bloc. Ici ça m'a paru plutôt juste non seulement parce que le documentaire est approuvé par la famille du célèbre chanteur-guitariste mais aussi parce que c'est bien dosé dans le film. Ça ne prend pas trop le pas sur sa vie artistique et ça faisait partie intégrante de sa personnalité. Le film s'articule autour de témoignages plutôt pertinents même si ça ne me fait jamais trop plaisir de voir Phil Spector ou Eric Clapton parler. Les images d'archives en bonne qualité donnent un intérêt supplémentaire au film et la période Beatles est très bien traitée.
C'est un bel hommage à un grand artiste et je suis content d'avoir enfin pu le voir.