Si on a le réflexe de penser à des productions comme la version Godzilla 1998 ou Independence Day pendant le visionnage de cette réalisation, c'est tout à fait naturel car ce film a été développé par le scénariste Dean Devlin, un artiste qui a participé à la mise en œuvre de quelques films de Roland Emmerich. Dean Devlin partait malencontreusement sous de mauvaises bases. Sa réalisation n'avait pas toutes ses chances d'être bien accueillie par le public, on pouvait reconnaître le style de Roland Emmerich, un artiste qui n'a forcément pas bien brillé dans ces dernières productions. Pour autant, ce long-métrage n'est pas un désastre cinématographique, il a l'avantage de traiter un sujet technologique qui a été vu brièvement dans quelques blockbusters comme Meurs un autre jour ou Batman & Robin.
Suite à un échange familial avec sa fille, le réalisateur Dean Devlin a eu l'idée de traiter dans son film un système permettant de contrôler le climat. Il avait un potentiel scénaristique intéressant à exploiter, tout en nous proposant un divertissement riche en action et truffé de scènes mouvementées. À mon grand désarroi, le scénario n'est rien d'autre qu'une banale et anodine enquête policière, tout le côté de la technologie, du mécanisme et du fonctionnement de la station a plus ou moins été négligé. Geostorm rejoint fâcheusement la série de films de catastrophe de genre 2012 ou Le Jour d'après, sans se démarquer de ses semblables, il n'est rien d'autre qu'une longue série de clichés hollywoodiens.
Le casting est également un gros problème dans cette production. Je tiens à préciser que les acteurs ne sont pas mauvais. Ils jouent correctement leurs rôles, sans bavure et sans la moindre exagération. Le problème, c'est que la plupart des acteurs interprètent des rôles assez similaires à ceux qui ont été vus dans d'autres productions. On devine facilement des révélations finales étonnantes ou des agissements prévisibles avant même que cela se produise. Je l'ai dit dans quelques-unes de mes critiques, il faut arrêter de proposer aux acteurs les mêmes rôles. Je constate que la leçon n'a toujours pas été apprise à Hollywood. Il est fortement navrant de voir de telles erreurs dans une réalisation comme celle-ci. Pour une première production de Dean Devlin, l'ensemble est bien foutue, que ce soit techniquement et visuellement.
C'est un film de catastrophe qui fait son effet, bourré de scènes d'action assez réalistes et spectaculaires, certaines sont particulièrement engageantes à voir comme la course-poursuite finale à travers la pluie effarante d'éclairs. Du côté des effets spéciaux, rien à dire sur ce point, c'est correct et soigneusement bien travaillé. Le metteur en scène a eu l'honneur d'avoir la fidèle collaboration de la NASA pour ce qui est de représenter le plus dignement possible le dispositif satellitaire, ça engage le public dans une vraie phase visuelle et spatiale accrocheuse. Je tiens aussi à mettre en évidence un autre élément de la production qui m'a bien séduit, celui de l'ambiance musicale dans certaines scènes.
Sur l'ensemble, les morceaux musicaux sont excellents pour ce qui est d'intensifier efficacement les scènes d'action. Il en y a juste deux qui m'ont vraiment émerveillé, celui où le technicien descend les escaliers après avoir découvert l'anomalie dans l'un des satellites et celui où Gerard Butler rejoint la station à bord d'un vaisseau. Partant de ce postulat, on peut noter de la bonne volonté et de l'ambition de la part du réalisateur. C'est un film honnête dans son genre, ce n'est pas comme si on nous balançait exagérément des scènes d'action à la gueule. Avec un scénario mieux traité et un casting plus original, le réalisateur aurait pu faire des merveilles, d'autant que la réalisation est bien tournée et que la mise en scène est assez motivante pour visionner le film du début jusqu'à la fin, sans forcément connaître l'ennui. 7/10
Nous avons construit un système de satellites pour arrêter les catastrophes naturelles et quelqu'un l'utilise pour les créer.