A l'évidence, Gerard Butler, c'est un bon gars. Et il restera pour la postérité un Léonidas charismatique et rageur...
Sauf que depuis 300, on aurait envie de lui dire, à Jerry, de changer d'agent.
Parce que Jerry écume depuis trop longtemps les séries B et autres DTV plus ou moins fréquentables. Et malheureusement, Geostorm ne fera pas exception.
Jerry y joue la grande gueule et le fier-à-bras. Puis il fait du boudin. Tout cela parce que son frère l'a viré et a pris son joujou préféré, celui dont il était le plus fier.
Oui, j'imagine bien que dit comme ça, Geostorm, ça doit pas être bien folichon. Et vous aurez raison. Car l'oeuvre est un énième film catastrophe qu'on a déjà vu cent fois, sans grand morceau de bravoure, sans aspérité, sans même un côté second degré assumé et conscient que ce qu'il met en scène est dérisoire. Non.
Au point de se dire que le projet a été tiré des limbes DTV, et un peu bricolé pour passer sur grand écran. Ses rares et maigres réussites ne sont même pas là où on les attend, Surtout venant de Dean Devlin, l'acolyte du Roland de la belle époque.
Passe encore que le scénario soit rebattu et basé sur une très classique conspiration un peu neuneu. C'est le genre qui veut ça, après tout.
Passe encore que l'on surfe sur la vague de la catastrophe écologique annoncée, comme dans 2012 et Le Jour d'Après. Car après tout, c'est à la mode, et cela fait toujours politiquement correct de mettre en avant un modèle de voiture électrique asiatique en pleine pseudo poursuite. Même si elle est d'un irréalisme confondant parce que, dans la vraie vie, dès que tu la pousses à passer le quatre-vingts, ton pot de yaourt tombe inévitablement en rideau dans les cinq minutes parce que tu n'as plus de batteries...
Mais ce qu'on encaisse moins, dans Geostorm, c'est que plein de bons acteurs viennent s'y confondre, comme Jim Sturgess, Andy Garcia et Alexandra Maria Lara. Quant à Ed Harris, cette vieille ganache sympathique a dû croire qu'il signait pour la suite d'Apollo 13. C'est qu'il est plus tout jeune, le pauvre.
Mais alors, la tare principale, inexcusable, de ce Geostorm est d'être particulièrement radin sur son aspect film catastrophe. Un comble. Une tromperie sur la marchandise, presque. Il y aura bien une vague de glace à Rio, oui, certes. Il y aura bien un "tremblement de terre" à Hong Kong, oui. Mais après ? Quelques images fugitives d'une autre vague et quelques tornades. C'est tout. Ah ! Non ! Je suis bête : j'oublie le final disco flashy à Orlando (parce qu'il y a des éclairs) et des grêlons gros comme des ballons de foot qui dégomment des passants je ne sais plus où, en provoquant quelques rires au passage.
Geostorm n'évite pas plus les pires poncifs, du genre marivaudages, boudins fraternels ou chien dont on ne doute pas un seul instant qu'il va survivre et retrouver son maître. Quant au discours nations-unies contre l'adversité, il attendra cependant que le héros américain se bouge le cul pour déjouer le complot visant... Le président des Zétas-Zunis. Encore... Occasion saisie pour mettre en avant les miracles de la frappe préventive.
Alors, toujours envie d'aller voir Geostorm ?
Mais, Behind, il doit bien y avoir deux / trois trucs à sauver du bidule, non ?
Allez, oui, c'est bien parce que c'est vous. En effet, les séquences spatiales représenteront la sucrerie principale et la maigre source de satisfaction la plus sincère, extirpant in extremis le film de son statut de simple DTV pour lui accoler la mention "de luxe". Et ce sera aussi l'occasion de revoir la toute mignonne Talitha Bateman, évadée d'Annabelle : La Création du Mal.
Et surtout, de retrouver la très jolie Abbie Cornish en nuisette vert olive.
Pas sûr cependant que cela soit suffisant pour faire remonter la note globale de manière drastique, j'en ai bien peur.
Même s'il faut bien trouver quelque motif de contentement, même fugitif.
Behind_the_Mask, qui regarde avec angoisse... Le bulletin météo.