L'association John Milius, Walter Will avait un véritable potentiel. On pouvait s'attendre à mieux de la part du duo qui sert ici un western correct, mais qui ne dépasse jamais ce stade. On est loin de rivaliser avec les maîtres du genre que sont Ford, Mann ou Hawks. Pourtant on sent une volonté de la part du réalisateur de raccrocher son film à ceux de la grande tradition du cinéma américain. Non seulement ce n'est pas suffisamment bien fait, mais son image est bien trop ancré dans les années 90. De plus Will choisi par instant de la rendre orange, le rendu est assez laid il faut bien l'avouer. L'image (quand elle n'est pas orange) et les plans ne sont pas mauvais, mais on est loin de ce que l'on peut trouver chez les plus grands réalisateurs. Et Will se trouve bien incapable de magnifier ces grands espaces avec sa caméra. Côté casting il y a des vraies erreurs, tel Jason Patric qui n'a pas la tête de l'emploi. Il a la tête d'un acteur de série, avec son visage angulaire et son physique de beau gosse totalement passe partout. Cet homme n'a pas sa place devant une caméra, il n'imprime pas la pellicule. Son visage est égal à celui d'un Lorenzo lamas, c'est dire l'impression que fait le monsieur. L'homme fait clairement tâche là-dedans. Quant à Geronimo il est incarné par Wes Studi, si l'acteur a des origines indiennes il n'a pas les épaules de l'emploi. Jouer les seconds rôles c'est une chose, mais de là à savoir tenir l'un des rôles principaux c'est une autre histoire. Pour ce qui est du récit, Milius nous montre la fin d'une époque et il y avait là de quoi faire avec le personnage de Geronimo. Mais l'exploitation des personnages n'est pas bonne, on ne sait pas grand-chose de ce que l'on regarde finalement. On nous présente quelques grandes lignes des personnages et tout semble rester en surface. Ce qui est raconté est trop plat et trop creux, surtout par rapport à la renommée du personnage historique auquel ils s'attaquent.