Attention, “Geronimo” n’est pas un biopic sur le célèbre chef Apache. Le film s’intéresse plutôt à sa traque dans les années 1880, les protagonistes étant des militaires chargés de le capturer. Walter Hill lorgne ici clairement du côté des classiques du western et de l’aventure, avec une certaine ambition. Notamment, le tournage a été effectué dans des paysages naturels somptueux, largement mis en avant par les plans panoramiques.
Le film s’appuie aussi sur plusieurs têtes bien connues. Gene Hackman et Robert Duvall (rien que ça !) apportent de la prestance à leurs personnages, ou Wes Studi qui s’avère impérial en Geronimo. On sera en revanche plus mesuré devant Matt Damon (alors dans l’un de ses premiers rôles), car si l’acteur livre une prestation convenable, son personnage ne sert pas à grand-chose à part faire de la narration ! Par ailleurs, s’il a clairement de l’allure, Jason Patrick en fait un peu trop en officier au grand cœur, stoïque au regard d’acier.
Ce sont d’ailleurs quelques symptômes des maladresses du film, qui propose un rythme et une narration étrange (Geronimo se rend et se rebelle à plusieurs reprises, les transitions entre scènes sont parfois décousues). Néanmoins, son portrait nuancé des Amérindiens est intéressant. Geronimo est à mi-chemin entre un rebelle légitimement écœuré du traitement des Apaches par les Blancs, et un bandit violent qui aime trop se battre. L’armée est présentée comme contenant plusieurs officiers qui respectent les talents des Apaches, et goûtent peu à l’hypocrisie du gouvernement.
De bonnes intentions donc, pour un résultat plaisant mais qui manque du souffle qu’il recherchait.