Un bon biopic et un acteur sensationnel (spoilers potentiels)
Selon moi, un biopic n'a pour unique vocation que de raconter, relater la vie d'un personnage iconique avec (généralement) le plus de vraisemblance possible. Il n'y a pas vraiment de place pour l'interprétation ici et bien souvent, un biopic est soit complément raté, soit totalement réussi.
Et bien dans son genre, Get On Up est une réussite. Il ne faut jamais se laisser influencer par la bande-annonce (qui avait suscité chez moi une sorte de méfiance au premier abord) car au delà d'une VF très mauvaise, Get On Up fut une très bonne surprise. Et je ne me lancerai pas dans une comparaison futile avec Ray qui reste certainement à ce jour l'un des biopic les plus abouti du cinéma.
Get On Up est complet et concis. Il nous plonge avec passion dans la vie de ce personnage au caractère bien trempé et à juste titre car on a tout simplement l'impression de voir James Brown à l'écran (et je ne parle pas seulement de l'apparence qui n'est qu'accessoire). Tout le mérite revient à Chadwick Booseman pour sa performance plus qu'incroyable. Il chante (pas de dubbing ici! non monsieur), danse, et adopte les même mimiques que le GodFather of Soul. Booseman ne joue pas la comédie, il est James Brown.
L'autre point fort du film réside dans son découpage non linéaire. En effet, ils ont eu l'audace de prendre des épisodes, des parties de sa vie dans le désordre, donnant un enchaînement rapide aussi soutenu que sa musique. Il y a tout de même une alternance entre sa vie de star et son enfance qu'on ne peut pas réellement appeler des flashback. On se rapproche de James, on est avec lui durant tout le film, ce dernier mettant particulièrement l'accent sur sa monstrueuse mégalomanie. Le fait que James s'adresse directement à la caméra à plusieurs reprises renforce cet effet de complicité avec le spectateur, de plus, c'est Mister Dynamite qui raconte lui même son histoire.
Ce choix de montage et de récit ne dérange pas, on ne se perd pas, même si cette façon d'enchaîner les plans peut se révéler néfaste. Un exemple, le film donnait l'impression que JB est plus touché par la mort de son producteur que par celle de son fils (passage que j'ai d'ailleurs zappé tellement ce fut bref pas très clair ...)
La fin est d'ailleurs bien trouvé: elle choisit de nous montrer la réconciliation entre deux amis plutôt que de tergiversé sur le succès de James Brown ou sur la fin de sa vie.
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