I told you so
Bon, pour ceux qui n'ont pas vu le film, passez votre chemin. Ce qui m'a attiré de prime abord, c'est le "genre : horreur" annoncé par la com sur la toile couplée au pitch: "Chris est noir. Chris...
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le 22 mai 2017
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Putain mais les mecs (et les filles), arrêtez de nous gaver avec le "brûlot politique" qu'est ce film. Sérieusement, on s'en branle. A l'heure où n'importe quel kéké avec un compte Twitter peut s'inventer une morale et une conscience politique, il convient de répéter une vérité absolue : tout film est politique. Voilà. Celui-ci pas plus qu'un autre, et du coup essayer d'en décortiquer les méandres sous ce prisme me paraît d'une vacuité sans nom.
Enfin bref là je suis content, parce que je sors d'une séance où j'ai vu l'un des thrillers les plus réjouissants de ces dernières années. Oui oui, thriller, parce que c'en est un, sous ces atours de film qui ne se donne l'air de rien. Pas révolutionnaire pour deux sous, parce que si l'approche est originale, la forme reste très classique. Mais tout y est bien ficelé. Ces plans où tout est à sa place, le montage, cette manière d'instiller différentes sous-intrigues en filigrane, le renvoi permanent à l'inconscient collectif... On est peut-être pas encore au niveau de De Palma, mais on flirte de manière éhontée avec lui comme l'on emballerait en boîte après une fin de soirée un peu trop arrosée.
Alors, c'est clair, c'est le genre de film qui va rameuter tous les Professeurs Mascience du quartier pour t'expliquer pourquoi c'est complètement génial/pourri en fonction du sous-texte socio-politique. Je pense que l'on ne peut pas y couper, et même que c'est sans doute vendu comme cela (un peu). Mais merde, mec (fille), à la fin de la journée ça reste avant tout un putain de divertissement. Pas le style de divertissement qui cherche à justifier son inconsistance spirituelle par une éjaculation de déflagrations ou de jump scares bidons, mais plutôt le divertissement malin refusant de prendre le spectateur pour un veau, se nourrissant d'un imaginaire collectif bien nourri pour ensuite le retourner comme une crêpe. Et ça, juste pour l'essai, ça vaut tous les points bonus du monde.
Heureusement, l'essai se concrétise du reste, parce que le long-métrage suinte le cool, la tension, la catharsis dans cette dernière demi-heure sauvage et jubilatoire. C'est le genre de film à regarder absolument au milieu d'une salle pleine rase de kékés à casquette Obey, pour n'en apprécier que davantage encore la quintessentielle ironie d'une séance hurlant et applaudissant à bras rompre un détournement si malicieux de tant de codes populaires. Dans ces conditions, s'inquiéter d'un twist cramé un peu trop vite ou de la subtilité éléphantesque du message délivré, c'est passer totalement à côté de l'essence même du film, et c'est bien dommage.
Sur ce, arrêtez de vous prendre la tête, et allez le voir. Et le revoir.
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Créée
le 3 mai 2017
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