Ah, le plaisir de tomber sur un scénario audacieux et très bien construit, c'est d'autant plus délectable qu'on est ici...dans un film d'épouvante. Soit le genre qui, dans l'imagerie collective, ne s'enquiquine pas trop avec l'intrigue (une famille qui emménage dans une maison hantée, des ados attaqués par un timbré ou un monstre... Oui, on a tous vu ces films un milliard de fois). Get Out sort donc immédiatement du lot avec son scénario à twist vers le dernier tiers du film, qu'on n'avait pas vraiment vu venir, et qui s'offre en plus le luxe (la cerise sur la forêt noire...) d'y mettre une critique cynique (humour noir...) des suprématistes blancs sur les personnes de couleurs. On goûte à la plongée lente aux Enfers de ce jeune homme noir qui découvre sa belle-famille au comportement très bizarre dès qu'elle entre en contact avec une personne de couleur. Lente, c'est certain, car cette descente infernale se fait jusqu'à mi-film, voire plus loin encore, et le démarrage du scénario nous semble vraiment trop long à se mettre en place, à implanter son ambiance, il prend un malin plaisir à prendre son temps alors que de l'autre côté du téléviseur, on s'impatiente au point d'hésiter à zapper (le grand point noir du film). Et subjectivement, l'explication finale en


science-fiction étrange


ne m'a pas convaincue du tout (rien n'est expliqué sur la


transplantation


, alors qu'à peine évoquée elle soulève des tonnes de questions...). Mais là où Get Out se remplume, c'est dans le choix de ne pas succomber aux éternelles scènes de sursauts idiots et abusifs comme on le voit dans la plupart des films d'épouvante actuels, il y en a bien quelques-uns (satanée biche !) mais on peut les compter sur les doigts d'une main, ce qui nous permet de rester attentifs et les yeux grands ouverts au moindre indice de ce qu'il se passe en coulisse de cette famille... On s'attache vite à ce jeune acteur qui est très convaincant dans son rôle, on ne voit pas le twist arriver, la fin est bien rythmée, il n'y a pas d'abus de sursauts au profit de l'ambiance, et la critique grinçante des "blancs extrêmistes" est réjouissante. Prenez un thé et installez-vous confortablement...

Aude_L
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le 15 nov. 2020

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