Die Hard : Fury Road

Bonne surprise.

Le réalisateur du nanar Donjon et Dragon en est à sa troisième (et dernière à ce jour) réalisation ; après une histoire de fantôme pas des plus mémorable, il revient avec un projet assez particulier, digne de Michael Bay, en reprenant le concept de Die Hard 3 et de pas mal de jeu vidéo : un bon conducteur reçoit des missions à accomplir contre sa volonté (arriver à un endroit précis à telle heure par exemple), évidemment son chemin est parsemé d'embuches (il doit passer par des endroits publics et foncer dans tout, le méchant lui colle des flics au cul pour se marrer). C'est très con mais ça tient la route et en prime c'est bourré de cascades. On termine sur un twist pas génial mais pas vilain non plus. Les personnages ne sont pas très développés mais font l'affaire.

La mise en scène épate par cette idée folle que de vouloir utiliser de vraies voitures et de les faire se rentrer dedans ou rentrer dans un décor. Pas de CGI, donc pas d'explosions, pas d'acrobaties floues et invraisemblables, juste le bon vieux truc des planches pour faire décoller une voiture. Il est très regrettable que le réalisateur ait cédé à un montage si brouillon, en surdécoupant son récit, car dès lors on ne profite pas pleinement des très nombreux carambolages. En fait, c'est un peu bizarre à dire mais Courtney Solomon renvoie la saga Fast and Furious au rang de bac à sable et parvient même à donner une fessée à George Miller, parce que bon, ce dernier certifiait qu'il n'y avait pas de CGI ou très peu, mais quasi tous ses plans sont retouchés ; certes, c'est moins impressionnant ici parce qu'il n'y a pas de désert, de méchants excentriques ni une photographie léchée, mais le montage est à peine plus mauvais que le Mad Max, pour le reste, j'ai trouvé ce Getaway plus couillu en fait : parce que gérer ces courses poursuites en plein centre-ville et en plus parvenir à ce qu'il n'y ait aucun accident à déplorer en fin de tournage (je veux dire involontaire), c'est assez incroyable. Les acteurs font du bon boulot aussi.

Bref, ce n'est peut-être pas une grande oeuvre, mais contre toute attente, Courtney Solomon se révèle être un artisan à l'ancienne et j'aimerais bien qu'il ponde d'autres films aussi dingues que celui-ci ; à y bien penser, c'était déjà dingue de faire son Donjon et Dragon, puisqu'à l'époque l'heroic fantasy n'était pas encore à la mode et les CGI n'étaient pas au point... mais disons que je suis plus en phase avec un produit comme Getaway que son premier film. En plus il a quand même touché le pactole avec plusieurs de ses productions, dont la saga After qui, même si c'est mauvais, amasse du fric.