Décidant de jouer la surenchère, les producteurs mettent cette fois trois autres monstres dans les pattes de Gojira, à savoir le fils de Mothra, le poulet volant Rodan (héros de son propre film) et bien entendu King Ghidorah, impressionnant dragon à trois têtes qui fait ses débuts à l'écran ici.
Mais comme à chaque fois avec ce genre de film, il faudra attendre les vingt dernières minutes pour que tout ce beau monde décide enfin à se foutre sur la trogne, Gojira lui-même ne pointant le bout de ses écailles qu'après trois bons quarts d'heure. En attendant, les scénaristes nous servent une vague histoire d'espionnage inter-galactique, la saga versant petit à petit vers la science-fiction, tentant vainement de garder éveillé un spectateur qui s'en contrefout royalement.
Préservant un certain charme rétro du à ses effets visuels d'un autre âge et à une baston finale plutôt sympa, ce cinquième volet n'en reste pas moins frustrant et frôle plus d'une fois le ridicule (les extra-terrestres ont l'air de sortir d'un film d'Ed Wood), la faute surtout à quelques choix malheureux (les gardiennes de Mothra qui participent à un show télévisé, non mais sérieux !) et un anthropomorphisme stupide atteignant son paroxysme lorsque ce fayot de Mothra enjoint Gojira et Rodan à cesser de se taper dessus afin de sauver l'humanité. Et oui, après s'être tapé les cuisses de fou rire (je blague pas, il le fait vraiment !), ce bon vieux bad boy de Gojira va se transformer en sauveur de l'humanité. La fin d'une époque.