Pour les enfants qui n’étaient pas nés en 1990, il faut savoir que Ghost, c’est un énorme phénomène en son temps, un truc qui rapporte autant qu’un Hunger Games de nos jours si vous voulez une comparaison… Non seulement la petite Demi Moore, qui n’avait pas encore sa mâchoire virile, donnait envie à tous les hommes de faire de la poterie, mais il faut essayer d’imaginer, si la légende dit vrai qu’on a même trouvé des personnes pour tomber amoureuses de Patrick Swayze dans une proportion infiniment plus violente que lors du Dirty Dancing vieux de quelques années et de sinistre mémoire… Ca, bien entendu, les enfants cités plus haut ne pourront jamais le croire, pensez donc ! Déjà, c'est qui ce blondin fadasse ? Jamais entendu parler, c'est normal qu'il soit vilain comme tout où bien c'est google photos qui me fait des blagues ? Et ces yeux-là, tout porcins ? Et ce teint graisseux d'adolescent rougeoyant, ça plaisait à l'époque? Et l'extrait, là ? Sans rire, il jouait vraiment comme ça ???...
Et l'Histoire, oublieuse comme toujours jette un voile pudique sur la preuve aujourd'hui disparue des errements passagers d'une humanité que l'on imagine alors en piètre état...
Ghost, c’est un gros naveton improbable avec une bêêêêêlle histoire d’amûûûr entre le fantôme et la brunette.
Malheureusement, le fantôme a du mal à communiquer, ça donne lieu à des effets spéciaux spectaculaires (hem !) et surtout à l’apparition désastreuse de Whoopi Goldberg en médium chargé de faire la liaison avec plus ou moins de bonne volonté dans un one-woman-show un peu hystérique qui ne pouvait que remporter l’Oscar du meilleur second rôle (parce que, oui, oui, c’est un film à Oscars, faut pas croire, ils ont eu celui du meilleur scénario aussi…) et lancer pour quelques trop longues années la carrière de la calamiteuse actrice…
En même temps, ceux qui ne sont pas touchés par l’aspect comique n’ont plus pour se rattraper que la part mélodramatique désastreuse, le coté policier lamentable ou encore le vernis fantastique qui reste peut-être le moins mauvais de l’ensemble…
M’enfin, c’est gentillet déjà, c’est ce qui sauve le peu à sauver…
Et quand on pense que Jerry Zucker vient tout droit des Z.A.Z. pour réaliser une bluette fadasse pareille, les bras m’en tombent, il ne pouvait pas poursuivre par une brillante carrière, comme ses deux comparses ? Euh… ou alors se dissoudre tous ensemble dans le premier fût de trempette venue, c’était peut-être la seule chose digne à faire…