Prendrez-vous le risque de plonger dans l'univers cyberpunk de Ghost in the Shell ?
- Mon premier dessine des cyborgs
- Mon deuxième aime le Basset Hound
- Mon troisième réalise des relectures
- Mettez ces trois personnes dans un shaker, mélanger
- Servez, vous obtenez un ShirowOshiiRupert
- Un cocktail léger au goût métallique
Je n'oserai pas toucher aux pattes du canard d'innocence car vous auriez l'impression que je vous ressers la même soupe alors que ce n'est pas mon propos. De prime abord, cette première adaptation cinématographique de l'univers de Masamune à partir de l'anime de Mamoru après une cure de Sanders est un film d'action futuriste.
Clairement, le cogito a été édulcoré pour le rendre plus accessible.
Question : Pour Cutter, si un esprit peut survivre dans un corps complètement cybernétique alors la question est comment le contrôler sinon comment le détruire ?
GITS est un blockbuster construit sur l'anime de 1995 offrant une perspective différente.
"Si ça doit être un remake de l'anime, je ne crois pas que cela doit se montrer fidèle à la manière dont les choses sont exprimée dans le film. Le réalisateur doit exercer sa liberté créatrice autant que possible. Si ce n'était pas le cas, il n'y aurait aucun intérêt à le refaire"Mamoru Oshii 2016
Pour ce qui est de la volonté de réaliser un adaptation le pari est gagné. Chaque détail, chaque clin d’œil du réalisateur fait jaillir quantités d'informations. C'est positif, notre mémoire est bouleversée par la réécriture de l'histoire. Un peu comme un souvenir fantôme qui apparaît puis repart furtivement, comme un plongeon dans un cyber-cerveau sombre et obscur. `
Pour ce qui est de la partie réflexion le pari est perdu. Celle-ci est incomplète et maladroitement montée. Il manque des pièces au puzzle et les questionnements importants sur l’intelligence artificielle sont occultés. De plus, difficile avec tous les défauts du traitement grand public d'en faire un film abouti tant le matériel de départ est riche.
L'objectif du réalisateur comme il le disait à l'avant première au grand Rex le 21 mars dernier était de développer la Philosophie de Ghost in the Shell.
Je pense pour ma part qu'il n'a pas atteint celui-ci. L'histoire perdue dans l'action mélange tous les thèmes et au final n'arrive pas à la maturité attendue. Par contre une piste intéressante est abordée dans le traitement du passé de Mira avec un regard surprenant sur le rapport mère/enfant autour du développement du moi et de ce nouveau-né.
"L'environnement (la mère au début ou son substitut) permet ou non le libre déroulement des processus de maturation en germe en tout être humain. Les processus de maturation permettent la structuration du moi, le développement affectif, la constitution du self."Quelques concepts de Winnicott
Durant une interview, Scarlett Johansson a dit
«J’aime jouer des rôles complexes. C’est ce qui m’a immédiatement séduit dans le scénario de Jamie Moss et Jonathan Herman» Paris Match le 22/03/17
Elle a sûrement comme Takashi Kitano qui joue le rôle d'Aramaki, ce vieux renard, perçu que l'opportunité de donner vie au Major était séduisante et les scènes du film le sont bel et bien. Suivre Mira dans ce Japon futuriste est une expérience unique.
Pour terminer sur une note musicale, je n'ai aucun souvenir de la partition musicale de Clint Mansell. A mon grand regret, il m'a fallu attendre le générique de fin pour enfin entendre la clochette annonçant l’irremplaçable composition de Kenji Kawai. Ghost In The Shell OST